Le Journal de Quebec

La CAQ dit oui aux crucifix dans les palais de justice

- CHARLES LECAVALIER

Un crucifix pendu au cou d’un juge porte atteinte à la laïcité de l’état, mais il est inoffensif cloué bien en vue sur le mur d’une cour de justice, estime la caquiste Sonia Lebel.

« L’apparence de justice est aussi importante que la justice elle-même. Alors, c’est important que le juge ait une apparence de neutralité », a plaidé hier l’ex-procureure, qui souhaite, comme son parti, interdire aux juges de porter des signes religieux. Cette interdicti­on serait aussi en vigueur pour les gardiens de prison, les policiers et les enseignant­s.

TVA a révélé cette semaine qu’à l’heure actuelle, 17 crucifix sont fixés aux murs des édifices de 11 palais de justice. À Saguenay, par exemple, une croix est suspendue au-dessus de la tête du juge qui entend les causes de la Chambre de la jeunesse. Une autre se trouve dans une salle de la Cour supérieure où se déroulent notamment les procès avec jury.

OK SI C’EST ACCROCHÉ AU MUR

Dans ces cas-ci, l’apparence de justice et la neutralité de l’état ne sont pas remises en cause, estime Mme Lebel. « Qu’on ait un crucifix ou un autre signe symbolique qui, pour moi, fait partie de notre histoire, de notre patrimoine, ne vient pas nécessaire­ment teinter les acteurs qui agissent dans l’enceinte où ce crucifix-là se trouve », a-t-elle expliqué.

Elle reconnaît toutefois que des citoyens pourraient y voir un accroc à la laïcité. « D’aucuns pourraient le penser », a-telle affirmé. « C’est pour ça que c’est important aujourd’hui de réitérer le fait que nous voulons avoir un État laïc, le fait qu’on se tourne vers le futur, que c’est présent, et que ça [le crucifix], par contre, ça fait partie de notre histoire », a-t-elle dit.

Même son de cloche pour ce qui est du crucifix pendu au-dessus de la tête du président de l’assemblée nationale, au salon bleu du parlement. « C’est parce que, pour nous, ça fait partie d’un objet patrimonia­l et historique », a souligné son collègue Samuel Poulin.

CLAUSE GRAND-PÈRE

Concernant l’ajout d’une « clause grand-père » qui permettrai­t aux enseignant­s qui portent déjà un signe religieux de conserver leur emploi malgré l’adoption d’une loi, la CAQ n’écarte pas cette possibilit­é.

Il ne s’agit toutefois pas d’un recul, affirme Mme Lebel. « La position de la CAQ est claire. C’est le point de départ. De parler d’ouverture et de discussion ne signifie pas nécessaire­ment parler de recul », a-t-elle lancé.

« On ne sera pas un gouverneme­nt fermé, on ne sera pas un gouverneme­nt qui va faire fi des opinions des autres et on travailler­a comme on doit le faire en commission parlementa­ire pour faire en sorte que ce projet de loi là soit le projet de tous les Québécois », a-t-elle ajouté.

 ??  ?? Députée caquiste SONIA LEBEL
Députée caquiste SONIA LEBEL

Newspapers in French

Newspapers from Canada