Le Journal de Quebec

Attaquée avec un « couteau à patate » pendant l’appel au 911

STEEVE GRÉGOIRE

- SOPHIE CÔTÉ

Après avoir défoncé la porte de la résidence de son ex, Steeve Grégoire s’est rué vers la cuisine pour s’emparer d’un « couteau à patate » dans un tiroir avant de poignarder la femme, dont les cris étaient entendus à l’autre bout du fil par la préposée du 911.

C’est ce qu’a raconté la poursuite, hier, à l’enquête sur remise en liberté de l’accusé de 30 ans originaire de la réserve Uashat Mak Mani-utenam, à Sept-îles. Me Éric Beauséjour s’objecte à ce que l’individu accusé de tentative de meurtre recouvre sa liberté, même en thérapie fermée pour traiter ses problèmes de consommati­on de drogue et d’alcool, comme le demande la défense.

Les événements pour lesquels Grégoire est accusé se sont produits le 14 septembre, dans une résidence de la rue de la Faune, à Saint-émile. Douze heures plus tôt, Grégoire avait comparu et avait été accusé pour avoir giflé et menacé sa conjointe, a rappelé Me Beauséjour. Remis en liberté sous de nombreuses conditions, il n’a pris que quelques heures pour briser pratiqueme­nt toutes celles-ci, dont celle de ne pas communique­r avec la femme, a-t-il souligné.

« IL M’A POIGNARDÉE DANS LE DOS »

La Couronne a fait entendre l’appel fait au 911 par la femme, qui a alerté les autorités vers 7 h alors que Grégoire, sur le pas de la porte, voulait entrer. On entend la femme s’éloigner du téléphone et crier pendant plusieurs secondes lorsque l’accusé, intoxiqué, réussit à défoncer la porte.

« Il m’a poignardée dans le dos », dit-elle à la répartitri­ce quand elle revient au bout du fil. Selon la poursuite, l’homme s’est dirigé directemen­t dans la cuisine pour s’emparer d’un « petit couteau à patate, quand même tranchant ».

La femme a tenté, en vain, de se protéger derrière la table de cuisine. Après avoir pris la fuite, Grégoire a rapidement été arrêté, puis accusé. La femme est hors de danger.

La poursuite a fait état de la feuille de route impression­nante de l’accusé, qui compte plus de 80 condamnati­ons pour des bris de toutes sortes et pour des dossiers de voies de fait, menaces, entrave, évasion et introducti­ons par effraction. Dans ce contexte, « comment un public bien informé réagirait s’il était remis en liberté ? » a exposé Me Beauséjour. La juge Annie Trudel rendra sa décision vendredi.

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