Riyad favorable à une enquête « approfondie », selon Pompeo
Le secrétaire d’état américain en quête de réponses sur l’affaire Jamal Khashoggi
RIYAD | (AFP) Le secrétaire d’état américain Mike Pompeo, dépêché d’urgence hier à Riyad, a affirmé que les dirigeants saoudiens étaient favorables à une enquête « approfondie » sur la disparition du journaliste Jamal Khashoggi, une affaire au retentissement planétaire.
Face aux fortes attentes internationales, la visite aux allures amicales de M. Pompeo, qui doit se rendre aujourd’hui en Turquie, n’a donné lieu à aucune autre annonce concrète.
PRÉSOMPTION D’INNOCENCE
Alors que son chef de la diplomatie poursuivait sa visite en Arabie saoudite, Donald Trump a indiqué avoir parlé au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane sur l’affaire Khashoggi.
« Je viens de parler avec le prince héritier qui a fermement nié toute connaissance de ce qui s’est passé dans le consulat en Turquie », a-t-il tweeté. « Il m’a dit qu’il avait déjà lancé, et allait rapidement étendre, une enquête complète et approfondie. »
Le président américain a par ailleurs réclamé hier l’application du principe de présomption d’innocence en faveur de l’arabie saoudite. « Une fois encore, vous savez que vous êtes coupable avant que votre innocence ne soit prouvée. Je n’aime pas ça », a déclaré Donald Trump dans un entretien avec l’agence AP.
En demandant de ne pas se précipiter pour juger de la culpabilité des autorités saoudiennes, le président américain a fait un parallèle avec le juge Brett Kavanaugh qu’il a nommé à la Cour suprême des États-unis et qui a été accusé d’agression sexuelle. L’affaire vient de provoquer un débat passionnel et acrimonieux aux États-unis.
Jamal Khashoggi, critique du pouvoir saoudien et collaborateur au Washington Post, a disparu le 2 octobre après s’être rendu au consulat de son pays à Istanbul pour y effectuer une démarche administrative en vue d’un prochain mariage. Selon des responsables turcs, il y aurait été tué par des agents venus d’arabie saoudite. Selon des responsables turcs, ce journaliste, exilé aux États-unis depuis 2017 et « bête noire » du prince héritier, a été tué au consulat par des agents saoudiens venus de Riyad. Les autorités saoudiennes ont jusqu’ici fermement démenti.
À Riyad, M. Pompeo a rencontré le roi Salmane, puis le prince héritier, considéré comme l’homme fort du royaume, qui a fait valoir les liens « forts et anciens » avec les États-unis. « Nous sommes des alliés » et « nous faisons face ensemble aux défis, que ce soit dans le passé, aujourd’hui ou demain », a ajouté le prince, 33 ans.
LORS D’UN INTERROGATOIRE ?
Lundi soir, des médias américains avaient affirmé que l’arabie saoudite envisageait de reconnaître la mort du journaliste lors d’un interrogatoire qui aurait mal tourné au consulat.