Le Journal de Quebec

Rien n’est joué pour le projet éolien Apuiat sur la Côte-nord

Le gouverneme­nt Legault devra trancher, soutient le PDG d’hydro-québec

- PIERRE COUTURE

L’avenir du projet éolien Apuiat de 200 mégawatts (MW) sur la Côte-nord est loin d’être assuré. Le grand patron d’hydro-québec, Éric Martel, s’en remet au nouveau gouverneme­nt de François Legault pour décider de son sort.

« On va discuter avec le nouveau gouverneme­nt. On va voir leur volonté. Mon boulot est de mettre les faits sur la table. On doit regarder cela à long terme. On doit voir les avantages et les désavantag­es », a indiqué hier le grand patron d’hydro-québec, Éric Martel, en entrevue avec Le Journal.

Selon lui, le projet comporte toujours des coûts importants pour la société d’état.

En août dernier, le PDG d’hydro-québec avait précisé que le tarif d’électrici- té exigé pour le projet Apuiat pourrait occasionne­r à la société d’état des pertes financière­s estimées « entre 1,5 milliard $ et 2 milliards $ sur la durée du contrat » de 25 ans.

Le PDG d’hydro-québec avait aussitôt été rappelé à l’ordre par le ministre des Ressources naturelles de l’époque, Pierre Moreau, et le premier ministre du Québec, Philippe Couillard.

ENTENTE DE PRINCIPE

Or, le gouverneme­nt libéral n’est plus dans le décor, alors qu’une entente de principe a été signée avec les Innus de la Côte-nord et le promoteur Boralex.

L’entente, qui doit être ratifiée par le nouveau gouverneme­nt caquiste, prévoit qu’hydro-québec paiera au moins 8,4 cents du kilowatthe­ure (kwh) pendant 25 ans aux promoteurs du parc éolien Apuiat.

À terme, en dollars d’aujourd’hui, Hydro-québec devrait verser environ 1,6 milliard $ pendant la durée du contrat.

DES SURPLUS MONSTRES

Le PDG d’hydro-québec dit « n’avoir rien contre l’énergie éolienne ». Il rappelle toutefois que la société d’état doit jongler avec d’imposants surplus énergétiqu­es.

Chez Hydro-québec, on est d’avis que l’ajout de ces 200 MW à son réseau pourrait s’avérer un réel casse-tête, alors que la société d’état doit déjà gérer des surplus d’électricit­é estimés à plus 169 térawatthe­ures (TWH) pour une valeur totale de 17 milliards $ d’ici 2027.

Éric Martel dit avoir l’appui inconditio­nnel du conseil d’administra­tion de la société d’état dans le dossier Apuiat.

« Les gens du C. A. ont leur rôle à jouer et moi, j’ai le mien. Jusqu’à présent, le C. A. m’a toujours suivi », a-t-il précisé.

« LES GENS DU C. A. ONT LEUR RÔLE À JOUER ET MOI J’AI LE MIEN. JUSQU’À PRÉSENT, LE C. A. M’A TOUJOURS SUIVI » – Éric Martel

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Le PDG d’hydro-québec, Éric Martel, en octobre 2017, alors qu’il s’était rendu sur le chantier du barrage La Romaine 3. PHOTO D’ARCHIVES, SIMON CLARK

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