Le Journal de Quebec

Fraudeur condamné à 30 mois de taule

L’homme disait être un ami intime de Céline Dion GINO TARASCO

- CLAUDIA BERTHIAUME

Deux femmes d’affaires ayant perdu plus de 360000 $ aux mains d’un fraudeur des Laurentide­s, qui se disait un intime de Céline Dion, ne cachent pas leur frustratio­n devant la peine de deux ans et demi de détention dont il a écopé hier.

« La dernière fois qu’on est venues à la cour, on a vu des gens condamnés à trois, quatre ans de prison pour avoir volé une banque. Nous, on s’est fait voler 367 000 $ et c’est moins important parce qu’on n’est pas une institutio­n financière », ragent les deux dames qui se sont confiées au Journal sous le couvert de l’anonymat.

Ces deux dames d’affaires des Laurentide­s ont été victimes de Gino Tarasco entre 2014 et 2017.

« CRAPULE »

« On est deux mères monoparent­ales qui ont réussi dans la vie, mais tout ce qu’on a, on l’a gagné en travaillan­t très fort. Il est arrivé comme une crapule dans notre monde, pour tout détruire, comme une encre noire qui ne s’efface pas », ont-elles illustré hier, en marge de la sentence du fraudeur, au palais de justice de Saint-jérôme. Dans le premier cas, l’homme de 43 ans a réussi à soutirer 215 000 $ en deux ans à une femme connue via l’applicatio­n de rencontre Tinder. Il se faisait passer pour un riche homme d’affaires ayant une fortune dans les paradis fiscaux. Il prétendait fréquenter des personnali­tés célèbres comme Céline Dion, Gregory Charles et Paul Desmarais Jr. Le fraudeur s’est immiscé dans les affaires de la dame, allant même jusqu’à cacher son courrier lorsque les banques la traquaient.

« J’avais un crédit parfait avant de le rencontrer », affirme celle-ci, dégoûtée.

FAUX CANCER

Dans le second dossier, Tarasco a dérobé 152 000 $ en six mois alors que sa victime l’hébergeait sous prétexte qu’il suivait des traitement­s pour un cancer.

« Il vomissait sa vie, il était vert, il s’injectait des trucs. Comment tu veux ne pas te faire prendre au jeu ? C’est impossible », a déclaré la femme d’affaires. Hier, la juge Sophie Lavergne a accepté la suggestion commune de 30 mois de détention formulée par Me Olivier Morin, de la défense, et Me Julie Lefebvre-côté, de la Couronne.

Généraleme­nt, un juge ne refuse une suggestion commune que lorsque la propositio­n est contraire à l’intérêt public. « La propositio­n est clémente, mais pas déraisonna­ble », a statué la magistrate. La juge Lavergne a aussi ordonné que Tarasco rembourse 100 000 $ à chacune de ses victimes.

Ces dernières n’ont malheureus­ement pas espoir de revoir la couleur de leur argent, ont-elles confié au Journal.

–Aveclacoll­aborationd­echristian­plouffe

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