La LHJMQ et le sport étudiant disent non
QUÉBEC | Les athlètes membres du Réseau du sport étudiant du Québec (RSÉQ) et ceux de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) devront résister à la tentation de fumer un joint. Malgré la légalisation du cannabis récréatif partout au pays à compter d’aujourd’hui, il leur sera toujours interdit de consommer la substance.
Les deux entités se plient aux règles du Centre canadien pour l’éthique dans le sport (CCES), qui s’appuie sur l’agence mondiale antidopage, dont la liste de produits interdits en compétition inclut le cannabis, et ce, en dépit de la nouvelle loi au Canada. La seule différence réside dans l’application des sanctions, puisque la LHJMQ, via la Ligue canadienne de hockey, a sa propre politique antidopage, en partenariat avec le CCES.
« Le message véhiculé à nos joueurs, qui sont habitués à la politique en place, c’est que le cannabis n’était pas permis hier, ne l’est pas aujourd’hui et ne le sera pas demain. Quand tu pratiques un sport de haut niveau, le cannabis n’est pas permis. Notre crainte, c’est que ce soit banalisé socialement et c’est là où on frappe en faisant beaucoup de prévention et de sensibilisation », explique le directeur des communications de la LHJMQ, Maxime Blouin.
Autant dans la LHJMQ que chez les équipes membres du RSÉQ admissibles à évoluer sur la scène nationale, les étudiants-athlètes ont été bien avertis au cours des dernières semaines qu’un test de dépistage positif au cannabis continuerait d’entraîner d’importantes conséquences. Les sanctions vont de la lettre d’avertissement à une suspension de quatre ans pour les athlètes du RSÉQ tandis que les suspensions varient de 8 matchs à deux ans au hockey junior canadien, incluant un avertissement à la première offense.
En mars dernier, le quart-arrière des Huskies de l’université Saint Mary’s, Kaleb Scott, avait été suspendu deux mois après qu’un échantillon d’urine eut révélé des traces de cannabis. Selon M. Blouin, aucun hockeyeur du circuit Courteau n’a été suspendu « au cours des dernières années » pour avoir été contrôlé positivement à la marijuana, qui peut souvent être utilisée comme antidouleur ainsi que pour atténuer l’anxiété.
COMME UN DÉCONGESTIONNANT
Pour Gustave Roel, président-directeur général du RSÉQ, le pot s’inscrira dorénavant dans la même catégorie que certains médicaments contre la grippe et le rhume en vente libre, et pourtant prohibés par L’AMA en raison de la présence d’un décongestionnant appelé pseudoéphédrine.
« Si on part du principe qu’ils [les étudiants-athlètes] ont un accès plus contrôlé, le rôle des institutions va demeurer. Les étudiants aux niveaux universitaire et collégial ont reçu une trousse d’infos avec le CCES qui leur permet de savoir si un produit est légal ou pas.
« Le cannabis est une substance interdite, non pas parce que c’était illégal, mais parce qu’il a des effets dopants auxquels on n’adhère pas. C’est la poursuite du message, qui doit être clair auprès des étudiantsathlètes. Je sens qu’il y a une emphase dernièrement pour être sûr que les jeunes comprennent bien que le cannabis n’est pas permis. Pour nous, l’enjeu du cannabis, il y en a un, mais à notre sens, il est aussi important que les autres produits légaux comme l’advil et le Tylenol Rhume et Sinus, sur lesquels les gens ne se questionnent pas », révèle M. Roel.
ET LES MINEURS ?
La LHJMQ rejette du revers de la main l’hypothèse selon laquelle les jeunes d’âge mineur (16-17 ans) dans ses vestiaires pourraient avoir accès plus facilement à cette drogue par l’entremise de coéquipiers plus âgés.
« C’est le même principe que l’alcool et la cigarette, sauf que la seule différence est que le cannabis va être testé positif. Il y a d’autres substances problématiques. Pour nous, ça ne fait pas de sens qu’un jeune de 17 ans consomme avec l’aide d’un joueur de 19 ans. Le message est simple, la consommation est interdite », a plaidé le porte-parole de la LHJMQ.