MÉCHANT PÉTARD
Ruptures de stock 4 heures d’attente pour du pot Bagarre entre revendeurs Des clients frustrés
Des milliers de Québécois ont bravé de longues files d’attente pour être parmi les premiers à acheter légalement du cannabis hier, causant rapidement des ruptures de stock.
« Yes sir ! », a scandé Hugo Sénécal, exhibant fièrement le discret petit sac brun contenant les 15 g de cannabis qu’il venait d’acheter. En file depuis 3 h 35 du matin, il a été hier le premier à entrer dans la succursale de la Société québécoise du cannabis (SQDC) au centre-ville de Montréal.
À 10 h pile, des dizaines de téléphones ont filmé l’ouverture des portes, et des cris de joie ont retenti dans la longue file d’attente, marquant de façon tangible la légalisation du cannabis au pays.
Hugo Sénécal tenait à être le premier pour le symbole et il a comblé les nombreuses caméras des journalistes de partout dans le monde en s’allumant immédiatement un joint à sa sortie.
Il tenait une facture de 129 $, précisant qu’il avait choisi des produits plus chers, avec un haut taux de THC. « C’est raisonnable, dit-il. Pour le prix, je suis très satisfait. »
4 HEURES D’ATTENTE
Malgré la pluie, les points de vente de Québec et de Lévis ont aussi été pris d’assaut par les clients qui ne voulaient pas rater un « événement mémorable ».
« J’ai rêvé à ça toute ma vie », s’est exclamé Jean-denis en sortant de la succursale de la rue Bouvier avec son sac brun, sans logo, qui contenait la « limite » permise de possession de cannabis en public : 30 grammes. « On n’a pas encore fumé aujourd’hui. Là, on s’en va fêter. C’est un grand jour », a-t-il expliqué.
Plusieurs consommateurs n’ont pas hésité à qualifier la journée de « mémorable », sinon « d’historique ». Un concert d’applaudissement s’est fait également entendre à cet endroit sur le coup de 10 h.
À la fermeture à 21 h, ils étaient encore plus d’une centaine à Québec qui sont repartis frustrés, les mains vides après des heures passées au froid.
Même si la touche finale dans les boutiques a semblé se faire dans la précipitation, les premiers clients ont parlé d’un service efficace.
Des files monstres serpentaient aussi autour des succursales de Mirabel, Mascouche et Saint-Jean-sur-richelieu. Les plus motivés ont patienté jusqu’à quatre heures avant de faire leurs achats.
RUPTURE DE STOCK
Cet engouement s’est toutefois soldé en rupture de stock. Sur le site internet de la SQDC, plusieurs produits étaient déjà indisponibles hier. C’était entre autres le cas pour les trois sortes de pilules, mais aussi certains types d’huiles et de fleurs séchées de cannabis.
Dans plusieurs autres provinces, comme l’ontario, Terre-neuve et le Nouveau-brunswick, il était déjà impossible de se procurer certains produits ou tailles de sachets de cannabis sur internet à la fin de la matinée, hier.
Avec autant de gens prêts à célébrer, les ambulanciers se préparaient à surveiller attentivement de possibles cas d’intoxication. — Avec la collaboration d’annabelle Blais,
Christopher Nardi, Vincent Larin, Dominique Lelièvre, Pierre-paul Biron, Catherine Bouchard et Jean-françois Racine