80 km de route pour du pot
Venus de 100 km à la ronde, les gens étaient heureux de faire la file devant le magasin de la SQDC hier matin à Mascouche. Même après deux heures d’attente, c’est avec le sourire qu’ils en ressortaient, un sac de papier brun à la main.
Parmi la foule, très majoritairement composée d’hommes entre 25 et 40 ans, se trouvaient des gens de partout dans Lanaudière, mais également de Laval et même Montréal.
« Quand on a entendu dire que les gens faisaient la file depuis 3 h du matin à Montréal, on s’est dit qu’on serait mieux de venir ici, et effectivement en arrivant ici à 8 h 45, on s’est retrouvés les premiers en file », a dit Pietro, de Montréal, qui n’a pas voulu donner son nom de famille.
CONTESTATION
Beaucoup parlaient d’un jour historique. « Ça fait 20 ans qu’on attendait ce moment », dit Mélodie Blais Marsot, venue de Saint-barthélemy. Sa soeur Jinny Blais, venue de Joliette, pense quand même que le travail n’est pas terminé. « Tout le monde devrait avoir le droit de faire pousser au moins sa consommation personnelle. Il va falloir contester la loi provinciale maintenant. »
Martin Lortie est venu magasiner son cannabis avec son fils Émile. « On voulait capter la vibe. » Selon lui, la légalisation permettra d’outiller davantage les jeunes face à la drogue. « Ça va arrêter d’être caché. Si c’est caché, on ne peut pas équiper nos enfants et faire de la sensibilisation. Chez nous, ç’a toujours été ouvert, et ça m’a permis de prévenir mon fils contre le danger des excès. »
En ressortant avec leurs achats, les clients affichaient un large sourire. « Je suis extrêmement satisfait. Les prix sont assez convenables. C’est moins cher que dans la rue et on voit que c’est de la qualité », dit Tristan Laroche de Terrebonne.
Alexandre Dagenais de Repentigny semblait plutôt pressé. « C’est excellent. Il y a du choix en masse. J’ai hâte d’être chez nous pour goûter ça. »