Les solidaires prêtent serment à la reine, sans y croire
Les députés solidaires ont prononcé leur serment d’allégeance à la reine d’angleterre à l’abri des regards hier, avant d’admettre qu’ils n’en croyaient pas un mot.
« Est-ce que je crois vraiment à l’institution monarchique qui impose ses vues sur le Québec ? Absolument pas ! », a commenté le nouveau député de Rosemont, Vincent Marissal, à peine une heure après avoir prêté serment.
Contrairement à la coutume, les députés solidaires ont prononcé en privé le traditionnel serment qui prévoit qu’un député doit porter « vraie allégeance à Sa Majesté la reine Elizabeth II ». Il s’agirait d’une première dans l’histoire de l’assemblée nationale.
En point de presse par la suite, la chef parlementaire de Québec solidaire a qualifié cette coutume de « rituel archaïque et franchement désagréable ». Toutefois, les députés sont obligés de s’y soumettre pour être assermentés. « On a trouvé une façon de pouvoir siéger, parce que c’est fondamental, tout en se respectant, nous », a expliqué Manon Massé.
« Nous, collectivement, on a joué le jeu parce que c’est un jeu, un gros jeu », a-telle ajouté, précisant que prêter serment à la reine en 2018, « ce n’est pas sérieux ».
Malgré tout, Vincent Marissal refuse d’y voir un parjure ou une forme de men- songe. « Le mensonge, ce serait de dire quelque chose en public auquel on ne croit pas », estime-t-il, alors que son serment a été prononcé devant le secrétaire général de l’assemblée nationale, Michel Bonsaint. Plusieurs de ses collègues ont également reconnu avoir été mal à l’aise de devoir prêter serment à la reine.
PRÉCÉDENTS
Les députés de Québec solidaire ne sont toutefois pas les seuls indépendantistes à avoir refusé de promettre publiquement d’être loyaux à la couronne britannique. En Irlande, les élus du parti nationaliste Sinn Fein refusent carrément de siéger au parlement de Westminster.