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Bien que le gouvernement fédéral bannisse l’amiante, il n’empêchera pas l’exploitation des résidus des mines d’amiante pour l’extraction de magnésium. Ces résidus contiennent pourtant jusqu’à 40 % de fibre d’amiante, ce qui inquiète vivement 17 directeurs de santé publique du Québec qui ont adressé une lettre au gouvernement Trudeau en début d’année.
« Le gouvernement assume que le risque d’exposition à l’amiante des résidus miniers est déjà encadré par la législation provinciale. Mais c’est simplement faux », dénonce Kathleen Ruff, conseillère à l’institut Rideau et coordonnatrice de l’alliance de la Convention de Rotterdam. La norme québécoise d’exposition à l’amiante est en effet 10 fois plus permissive que celle qui prévaut dans le reste du Canada et dans la plupart des pays de L’OCDE.
DE PLUS EN PLUS DE MORTS
Pendant ce temps, le nombre de victimes de l’amiante ne cesse de croître au Québec et est la première cause de décès lié au travail. En 2017, 145 travailleurs exposés à l’amiante en sont morts, contre 118 deux ans plus tôt. Afin de mettre fin à l’hécatombe, le directeur de santé publique de Chaudière-appalaches, le Dr Philippe Lessard, appelle le gouvernement caquiste à gérer le dossier de l’amiante « de façon beaucoup plus responsable » que son prédécesseur.
BANALISATION
Pour enrayer l’hécatombe, « il faudrait d’abord qu’il y ait une prise de conscience du risque », souligne le médecin. Or, « encore aujourd’hui, c’est un matériau qui n’est pas considéré comme un risque par les gens du milieu », dit-il.
« C’est effrayant comment on banalise encore l’amiante au Québec », renchérit Simon Lévesque, responsable de la santé et de la sécurité de la Ftq-construction.
Le Dr Lessard avait été rabroué par le précédent ministre de la Santé, Gaétan Barrette, lorsqu’il a exprimé des inquiétudes à l’égard de l’exploitation des résidus des mines d’amiante pour l’extraction de magnésium.