Quand l’art transcende les drames humains
Avec son livre Faire oeuvre utile, paru il y a un an, Émilie Perreault voulait démontrer que l’art peut changer des vies. L’animatrice et journaliste poursuit sa mission dans la poignante série documentaire du même titre, QU’ICI ARTV présentera à compter du 26 octobre, et qui en bouleversera plusieurs.
Chaque épisode d’une heure de Faire oeuvre utile expose deux histoires de rencontres entre une personne du public marquée profondément par une oeuvre (chanson, toile, film, bouquin, spectacle, pièce de théâtre, émission de télévision, etc.) et l’artiste qui l’a créée.
En résultent des échanges extrêmement touchants prouvant qu’effectivement, ce qu’on considère souvent comme un divertissement superficiel peut aller jusqu’à transcender les pires drames.
CENDRES ET ALZHEIMER
Les deux premiers récits de Faire oeuvre utile sont forts en émotions et représentent bien l’esprit de la série.
On y suit Annick, dont le conjoint a été assassiné lors d’un séjour en solo au chalet, alors qu’elle était enceinte de plus de huit mois. La femme regardait Tout le monde en parle un dimanche en allaitant son poupon et y a découvert le peintre Marc Séguin, à qui elle a fait parvenir les cendres de son amoureux décédé pour qu’il les transforme en tableau. Le résultat, de 13 pieds de haut, est aussi magnifique que saisissant.
Puis, le destin de Martin, un jeune homme fana de Disturbed et Eminem, croisera celui d’ingrid St-pierre à l’écoute de la chanson Ficelles, la grand-maman du jeune homme, comme celle de la chanteuse, ayant souffert de la maladie d’alzheimer.
Si plusieurs témoignages de Faire oeuvre utile nous tirent les larmes, Émilie Perreault affirme ne pas vouloir faire sangloter à tout prix. Il y aura des tranches de vie tristes rattachées à Robert Lepage, Fred Pellerin et Patrice Michaud, mais aussi des tête-à-tête plus joyeux, avec Kim Thúy et André Sauvé.
RETOMBÉES ÉMOTIVES
Avec son projet Faire oeuvre utile, Émilie Perreault aimerait inciter lecteurs et téléspectateurs à jauger l’art au-delà de son aspect économique. « C’est peutêtre une autre façon, concrètement, de montrer que l’art sert à quelque chose. Un mariage sans musique, c’est plate longtemps! On en a besoin dans nos vies, et ça ne tombe pas du ciel, il y a des gens qui réfléchissent, qui travaillent là-dessus. Au lieu de parler de retombées économiques, moi, j’aimerais qu’on parle de retombées émotives », a-t-elle glissé.