Des centaines d’élèves mobilisés pour Jhonar
Les familles de leurs camarades menacées d’expulsion
Plusieurs centaines d’élèves ont formé une chaîne humaine devant l’école secondaire De Rochebelle, à Sainte-foy, pour protester contre la menace d’expulsion qui pèse contre deux de leurs camarades et leur famille, originaires de la Colombie.
« Dans mon pays, nous courons de grands dangers. Je ne veux pas quitter ma famille, mes amis et ma nouvelle maison. Notre vie, c’est ici. Merci d’être là pour nous supporter », a lancé Jhonar Andres Sanchez Meza, devant les nombreux élèves qui ont bravé le froid mordant pour se réunir sur le terrain de soccer de l’établissement, hier midi.
Le jeune homme, un élève de l’école secondaire De Rochebelle, fait face avec sa famille à un avis d’expulsion dès le lundi 22 octobre. Ils sont au Québec depuis trois ans. Sa sécurité, de même que celle de sa famille, serait menacée.
En Colombie, des groupes paramilitaires ou dissidents recruteraient toujours des enfants-soldats, malgré l’accord de paix intervenu avec les FARC en 2016.
DEMANDE D’ASILE REJETÉE
Or, la demande d’asile de cette famille a été rejetée pour des raisons administra- tives, tout comme celle faite par la famille d’une autre élève de la même école, indique l’enseignante Esther Veilleux.
Les demandeurs d’asile ont manqué de temps pour réunir tous les documents requis et multiplient les démarches pour faire invalider cette décision.
« Ce sont des gens qui se sont intégrés, ils ont fait de la francisation et ils sont très impliqués dans leur milieu. On a besoin de gens comme eux ici. On ne comprend pas cette décision, on trouve ça crève-coeur », affirme Mme Veilleux.
« INHUMAIN »
En deux jours, la mobilisation s’est rapidement organisée à l’école secondaire De Rochebelle, grâce à des élèves du conseil étudiant. Ils étaient eux-mêmes surpris de l’ampleur de la participation étudiante.
« Je trouve ça vraiment inhumain. On les a accueillis à Québec, ils se sont vraiment bien intégrés ici à De Rochebelle et là on leur apprend du jour au lendemain qu’ils vont devoir retourner dans un pays où ils ont été persécutés », lance Laura Schembri.
Sa famille est aussi appuyée dans ses démarches par le député libéral de Louis-hébert, Joël Lightbound.
« On vérifie si toutes les possibilités ont été explorées », a indiqué son attaché de presse, Filip Novaković.