Le Journal de Quebec

Les clercs de Saint-viateur de retour devant la justice

Action collective pour 80 victimes alléguées autorisée

- ANTOINE LACROIX

Les clercs de Saint-viateur feront de nouveau face à la justice pour des agressions sexuelles alors qu’un deuxième recours collectif contre la congrégati­on religieuse touchant plus de 80 victimes présumées partout au Québec a été autorisé hier.

Cette nouvelle action collective contre le groupe religieux présent partout au Québec vise la période de 1950 à aujourd’hui. Les clercs de Saint-viateur géraient notamment des établissem­ents scolaires. Environ 80 victimes présumées ont déjà montré de l’intérêt pour s’y inscrire.

« Ce qui est vraiment important, c’est que les victimes nous contactent. Il faut que les gens qui ont été victimes d’agressions sexuelles par les clercs de Saint-viateur ou par des laïcs qui travaillai­ent [dans leurs établissem­ents] nous contactent », demande Virginie Dufresne-lemire, l’avocate qui pilote le dossier.

SOURDS ET MUETS

Une vingtaine d’hommes, qui seraient des victimes, se sont déplacés au palais de justice de Montréal hier pour assister à l’audience. Ils ont poussé un soupir de soulagemen­t lorsque les avocats repré- sentant les clercs ont indiqué qu’ils ne contestera­ient pas le recours civil.

Durant l’audience, une interprète en langage des signes leur a permis de suivre les procédures, puisqu’une bonne majorité d’entre eux étaient sourds et muets.

La juge de la Cour supérieure Chantal Lamarche a donc fait savoir hier qu’elle accepterai­t d’aller de l’avant. Le tribunal devra maintenant trancher sur le bien-fondé des allégation­s et le montant à accorder aux victimes en cas de gain.

Selon Me Dufresne-lemire, il y aurait plus d’une vingtaine d’agresseurs présumés dans les établissem­ents qui étaient sous la responsabi­lité des clercs de Saint-viateur comme le Collège Bourget à Rigaud, le Camp Ozanam en Outaouais et l’institut des sourds de Charlesbou­rg.

L’avocate a déploré que la congrégati­on refuse de s’entendre à l’amiable, rappelant que les interrogat­oires devant les tribunaux soumettent les victimes à de nouveaux traumatism­es.

Hier, la présumée victime à la tête du recours collectif a demandé que son identité soit désormais publique.

Brian Ford, un policier de 49 ans, allègue avoir subi des agressions alors qu’il était pensionnai­re au Collège Bourget dans les années 1980. C’est en lisant un article dans

Le Journal qu’il a réalisé la gravité des gestes et cessé de banaliser la situation.

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