Les clercs de Saint-viateur de retour devant la justice
Action collective pour 80 victimes alléguées autorisée
Les clercs de Saint-viateur feront de nouveau face à la justice pour des agressions sexuelles alors qu’un deuxième recours collectif contre la congrégation religieuse touchant plus de 80 victimes présumées partout au Québec a été autorisé hier.
Cette nouvelle action collective contre le groupe religieux présent partout au Québec vise la période de 1950 à aujourd’hui. Les clercs de Saint-viateur géraient notamment des établissements scolaires. Environ 80 victimes présumées ont déjà montré de l’intérêt pour s’y inscrire.
« Ce qui est vraiment important, c’est que les victimes nous contactent. Il faut que les gens qui ont été victimes d’agressions sexuelles par les clercs de Saint-viateur ou par des laïcs qui travaillaient [dans leurs établissements] nous contactent », demande Virginie Dufresne-lemire, l’avocate qui pilote le dossier.
SOURDS ET MUETS
Une vingtaine d’hommes, qui seraient des victimes, se sont déplacés au palais de justice de Montréal hier pour assister à l’audience. Ils ont poussé un soupir de soulagement lorsque les avocats repré- sentant les clercs ont indiqué qu’ils ne contesteraient pas le recours civil.
Durant l’audience, une interprète en langage des signes leur a permis de suivre les procédures, puisqu’une bonne majorité d’entre eux étaient sourds et muets.
La juge de la Cour supérieure Chantal Lamarche a donc fait savoir hier qu’elle accepterait d’aller de l’avant. Le tribunal devra maintenant trancher sur le bien-fondé des allégations et le montant à accorder aux victimes en cas de gain.
Selon Me Dufresne-lemire, il y aurait plus d’une vingtaine d’agresseurs présumés dans les établissements qui étaient sous la responsabilité des clercs de Saint-viateur comme le Collège Bourget à Rigaud, le Camp Ozanam en Outaouais et l’institut des sourds de Charlesbourg.
L’avocate a déploré que la congrégation refuse de s’entendre à l’amiable, rappelant que les interrogatoires devant les tribunaux soumettent les victimes à de nouveaux traumatismes.
Hier, la présumée victime à la tête du recours collectif a demandé que son identité soit désormais publique.
Brian Ford, un policier de 49 ans, allègue avoir subi des agressions alors qu’il était pensionnaire au Collège Bourget dans les années 1980. C’est en lisant un article dans
Le Journal qu’il a réalisé la gravité des gestes et cessé de banaliser la situation.