Taxer les géants de l’internet, une priorité
La France invite l’union européenne à agir rapidement
PARIS | (AFP) Le ministre français des Finances Bruno Le Maire a appelé hier les membres de l’union européenne à en finir avec « les palabres » et les « prétextes » pour « s’engager sans délai » dans la mise en oeuvre d’une taxation des géants du numérique.
« Dès la semaine prochaine, je me rendrai au Parlement européen, à Strasbourg, pour appeler tous les États européens à s’engager sans délai pour conclure sur cette taxation des géants du numérique », a déclaré M. Le Maire sur Public Sénat.
« Ce n’est qu’une question de volonté politique, tous les problèmes techniques ont été réglés. Et tous ceux qui avancent à nouveau des obstacles techniques s’en servent comme prétextes à leur absence de volonté politique », a poursuivi le ministre.
« Les palabres, ça suffit. Les prétextes, ça suffit. Il y a des millions de citoyens européens aujourd’hui qui attendent que les États et que les ministres des Finances prennent leurs responsabilités », a-t-il insisté.
La proposition actuellement en débat, présentée en mars par la Commission européenne, prévoit la mise en place rapide d’une taxe sur le chiffre d’affaires des géants du Net, le temps qu’une solution soit négociée à l’échelle mondiale au sein de l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
SOUMIS OU SOUVERAIN ?
La France, à l’origine de cette proposition, espère que les autres pays européens l’approuveront d’ici la fin de l’année. Mais plusieurs pays s’opposent à ce projet, comme l’irlande, où plusieurs géants du numérique ont installé leur tête de pont européenne.
« Il est temps que l’europe sache ce qu’elle veut devenir. Soit elle est un continent soumis qui accepte que des géants du numérique, Google, Facebook, Amazon, aient 14 points de moins (d’imposition, NDLR) que les entreprises européennes, soit nous sommes un continent souverain », a argumenté M. Le Maire, disant vouloir un « accord » avant les élections européennes du printemps 2019.