Les emplois se font plus rares en longue piste
L’entraîneur Gregor Jelonek déplore la baisse à 12 patineurs en Coupe du monde
À l’équipe canadienne de patinage de vitesse de longue piste, on vit à l’encontre de la pénurie de main-d’oeuvre. On coupe au lieu d’embaucher !
Avec une réduction de 20 patineurs à 12 en Coupe du monde durant la prochaine saison, la baisse du financement de l’équipe complique la tâche des patineurs québécois désireux d’évoluer sur la scène internationale. Même pour les ténors Laurent Dubreuil et Alex Boisvert-lacroix, rien n’est joué à l’approche des courses de sélection à Calgary, de demain à mardi.
« Je trouve ça dommage. Ça aurait été une année pour faire des essais et mettre les athlètes en confiance, afin qu’ils soient mieux outillés quand on va s’approcher des Jeux olympiques dans quatre ans. Dans une année post-olympique, on souhaite envoyer le plus de patineurs possible dans les Coupes du monde pour leur permettre de se développer et de prendre de l’expérience. Mais là, avec la baisse de financement, tu dois envoyer seulement ta meilleure équipe, alors ça va devenir aussi difficile de se qualifier en Coupe du monde que pour les Jeux », déplore Gregor Jelonek, entraîneur du Centre
national Gaé- tan Boucher (CNGB).
Un groupe de huit aspirants du CNGB reluque l’un des postes offerts en Coupe du monde, soit Laurent Dubreuil et son frère Daniel, Alex Boisvert-lacroix, Christopher Fiola, David La Rue, Antoine Gélinas-beaulieu, Noémie Fiset et Béatrice Lamarche.
COUPE DE 4,5 %
Les deux seules médailles du pays remportées aux Jeux olympiques de Pyeongchang par le même homme, Ted-jan Bloemen (or au 10 000 m et argent au 5000 m), ont créé un trou dans le financement. Entre autres, le programme À nous le podium, qui voit au partage de l’aide du gouvernement fédéral parmi les fédérations sportives, nous confirme avoir abaissé sa contribution à 1,8 M$, une réduction de 84 000 $ équivalente à 4,5 % par rapport à la saison 2017-2018.
En se basant sur les résultats aux Jeux olympiques, le comité Haute performance a établi un ordre priorisé d’épreuves que combleront pour chacune d’elles les meilleurs patineurs, qui devront également réussir les chronos requis.
Bloemen étant déjà sélectionné en vertu de sa médaille, l’épreuve masculine du 5000 m occupe deux des 12 privilégiées dans la liste en raison de son potentiel international pour les longues distances, avec aussi Jordan Belchos, cinquième du 10 000 m aux JO.
CRITÈRES RESSERRÉS
La diminution du nombre de postes en Coupe du monde vient avec une difficulté additionnelle. Les patineurs devront obligatoirement réussir les standards de l’épreuve qu’ils convoitent pour se rendre admissibles à la Coupe du monde.
C’est le cas notamment du 500 m chez les hommes, une épreuve devenue une spécialité québécoise ces dernières années, avec Laurent Dubreuil, Boisvert-lacroix et la recrue Fiola. Il leur faudra patiner sous les 34,86 s pour espérer mériter l’un des trois postes sur cette distance, auquel aspire également l’excellent Albertain Gilmore Junio. « Un temps de 34,86 s au mois d’octobre, c’est vite, aussi tôt durant la saison », souligne Gregor Jelonek.
« On ne se battra pas seulement contre les autres patineurs, mais on devra aussi se battre contre le chrono. Il faudra faire un temps qui nous situerait parmi les 20 meilleurs au monde durant une Coupe du monde régulière », observe Laurent Dubreuil.