De surprise en surprise
On a beau chercher des explications concernant le très bon début de saison de certains joueurs du Canadien, on ne peut qu’être étonné.
Prenez Tomas Tatar. Les Red Wings de Detroit n’ont jamais résisté un seul instant à l’expédier à Las Vegas la saison dernière. Eh ! Un choix de première ronde, ça ne se refuse pas pour un joueur qui ne répond pas aux attentes.
Que s’est-il donc passé à Vegas ? Pourtant, Gerard Gallant n’a-t-il pas réalisé l’impensable avec les Golden Knights ? N’a-t-il pas obtenu de ses joueurs un rendement exceptionnel la saison dernière ?
Alors, comment se fait-il que Tatar se retrouvaitc onstamment dans les gradins ?
À Detroit, pendant quelques saisons, son joueur de centre était Henrik Zetterberg. Puis, on a apporté des changements et on l’a muté dans un trio complété par Dylan Larkin et Anthony Mantha. Ça n’a pas fonctionné. Pourquoi ? Certains recruteurs affirment que Tatar ne travaillera jamais dans une compagnie fabricant des montres. Il avait l’habitude de ne pas se rappeler de l’heure du match. Mais à Montréal, il est fougueux et vaillant. Tiens, tiens !
Est-il porté par cette nouvelle attitude qu’on a créée à l’intérieur de l’organisation ? Sans doute.
LIQUIDÉ POUR UNE CHANSON
Le cas de Mike Reilly est encore plus particulier. Ce n’est pas son effort sur la surface de jeu que l’on questionnait au Minnesota. C’était plutôt parce qu’il se trouvait dans un endroit qui regorge de bons défenseurs.
Mais, le Wild éprouve des difficultés parce que cette équipe, réalise-t-on au Minnesota, accuse du retard sur le plan de la rapidité. Dans un tel contexte, comment a-t-on pu liquider Reilly pour une chanson ?
Quant à Max Domi, il joue avec assurance.
D’accord, au risque de se répéter, le Canadien a disputé seulement six matchs. Cependant, le calendrier prévoit 16 matchs au Centre Bell d’ici le début de décembre. Ou bien tu te casses la gueule ou bien tu te places dans une situation intéressante pour les mois à venir.
Avec un bilan de 4-1-1, 9 points sur une possibilité de 12, c’est tout de même satisfaisant.
On peut comprendre que les p’tits gars du Centre Bell s’amusent comme larrons en foire.
Ils sont bien conscients qu’ils ont des ressources limitées. Ils savent qu’il n’y a pas de Connor Mcdavid dans le vestiaire. Ni d’auston Matthews.
EFFORT DE TOUS LES INSTANTS
Mais bon, le mot d’ordre semble de plus en plus évident : exploiter ce qu’on contrôle le mieux. C’est-à-dire l’effort au boulot. Les vétérans et les jeunes forment maintenant une équipe, chacun est bien conscient de ses responsabilités. Il y a une saine compétition à l’interne parce que Claude Julien a annoncé ses couleurs dès le premier match de la saison en ignorant le vétéran Karl Alzner. On n’accepte plus les demi-mesures. Certes, il y aura des périodes difficiles. Toutes les équipes traversent des moments où la chance semble leur faire un pied de nez, des moments où trop de joueurs à l’infirmerie viendront contrecarrer les plans, des moments où le doute s’installe quand ça ne fonctionne pas comme prévu. Ce sera aux entraîneurs d’y voir.
Entre-temps, la consigne est de continuer à peaufiner le système que les décideurs ont judicieusement concocté pendant l’entre-saison. Les premiers résultats sont non seulement concluants, mais étonnants.
Personne n’avait prévu un départ aussi encourageant.
Mercredi, face à une formation plus imposante sur le plan physique, celle des Blues de St. Louis, le Canadien a connu des moments inquiétants. Parfois, une jeune équipe va montrer une baisse de régime quand tout fonctionne à merveille, quand l’adversaire se place lui-même dans une situation difficile en multipliant les erreurs.
ENTHOUSIASME
Mais, en bout de ligne, une équipe tenace, une formation vaillante, parvient à se sortir d’impasses, surtout quand un rival — les Blues cette-fois-ci — n’a rien cassé depuis le début de la saison.
Par conséquent, ce que les amateurs attendent de leur équipe, c’est de démontrer de l’enthousiasme, c’est de démontrer qu’elle n’abandonne pas. On lui demande de compétitionner pour s’accorder une chance de gagner.
A-t-on convaincu les amateurs qui n’ont toujours pas oublié les événements décevants des dernières années ? N’a-t-on pas rappelé que la dernière coupe Stanley remonte à 1993… et du même coup, n’a-t-on pas confirmé 25 ans d’échecs répétés ?
Il faudra un certain temps… mais admettons que cette équipe offre au moins un spectacle intéressant.