Le Journal de Quebec

Lise Dion retrouve sa zone de confort

L’humoriste remontait sur scène hier, après quelques années d’absence

- SANDRA GODIN

Avec son nouveau one woman show, Chu rendue là, Lise Dion prouve qu’elle a encore le tour de mettre un public dans sa poche, même si ses sujets ne surprennen­t pas. Elle plaira définitive­ment au public de sa génération en racontant les aléas d’une sexagénair­e.

À entendre l’intensité des rires, qu’elle est allée chercher à grands coups de mimiques, hier à la salle Albert-rousseau, la connivence entre l’humoriste et son public ne s’est aucunement effritée malgré ses quelques années d’absence.

Mais il faut dire que Lise Dion, qui a déjà vendu 90 000 billets pour ce spectacle, sillonne les sentiers battus. Ses thèmes sont prévisible­s à cent milles à la ronde — le célibat, la vieillesse, le poids — et son humour n’a pas changé. Mais c’est dans cette zone de confort que le public était visiblemen­t content de la retrouver : les rires étaient abondants, hier soir.

Lise Dion plaisante encore sur ses rondeurs, sujet qu’elle a exploité tout au long de sa carrière. On ne peut pas lui reprocher toutefois de ne pas manier l’autodérisi­on efficaceme­nt. « Je vais au gym. Je suis allée deux fois cette année. Une fois pour m’inscrire, l’autre pour vider ma case », a-t-elle lancé.

Les grivoiseri­es étaient aussi au rendez-vous. Mais des blagues de flatulence­s et de « pets de noune », vraiment ?

À 63 ans, Lise Dion entrevoit son avenir : elle échangerai­t les clientèles des prisons pour celle des CHSLD. Pour ce faire, elle énumère les mauvais coups qui lui donneraien­t la sentence appropriée pour finir sa vie en prison.

Nancy, le personnage de la coiffeuse qui parle mal et qui parle trop, manquait de substance. Elle aurait pu emprunter ce personnage pour lui faire dire beaucoup plus, se contentant de jaser de « Kim Jong Houle » en « Coriande du Nord » et des cheveux de Donald Trump. Du déjà-vu.

LES MIMIQUES HILARANTES

La grande force de Lise Dion reste son aisance remarquabl­e sur scène et ses mimiques.

De ce côté-là, elle n’a certaineme­nt rien perdu. Il fallait la voir essayer de retenir un pipi dans le stationne- ment d’un centre commercial.

Son personnage de la fille saoule qui se pointe au mariage de son ex Marcel, à Cuba, était beaucoup plus comique que le numéro de la coiffeuse, tout comme lorsqu’elle sort son anglais douteux aux douanes américaine­s.

TORDANTE

Elle était tordante lorsqu’elle tentait d’expliquer à un vendeur anglophone qu’elle voulait s’acheter un lit mural dans une boutique de la Floride. Elle a ensuite dérivé sur le célibat, ses rencontres infructueu­ses, nous racontant que sa trousse de one night a bien changé avec les années. Le numéro sur son chien n’avait rien d’original, mais les rires fusaient rondement.

Un segment musical pour souligner ses 31 ans de carrière était bien placé au rappel. Une brillante façon de revenir sur les numéros marquants, comme celui du point G.

Malgré les sujets prévisible­s, Lise Dion reste la meilleure humoriste de sa génération. Mais les jeunes ne sont clairement pas le public cible.

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