Le Journal de Quebec

Tout ce que vous devez savoir sur la légalisati­on du cannabis

Le Journal publie un guide pratique pour vous y retrouver, ville par ville, dans la confusion qui règne

- ANNABELLE BLAIS ET PHILIPPE LANGLOIS

Le cannabis est maintenant légal depuis quelques jours… mais la confusion règne chez les consommate­urs. Fumer du cannabis dans un lieu public, en être sous l’influence ou même sortir du pot de sa poche peut-être interdit d’une ville à l’autre ou même d’un trottoir à l’autre.

« C’est très confus, y a des règles de possession, de consommate­ur, à l’intoxicati­on […] il y a des choses qui ne sont juste pas applicable­s », s’insurge Jean-sébastien Fallu, professeur en prévention de la toxicomani­e à l’université de Montréal.

Des maires interdisen­t de consommer dans les lieux publics et disent à leurs citoyens de fumer chez eux. Mais les propriétai­res de logements disent à leurs locataires de fumer dehors.

Il existe des lois fédérales et d’autres au provincial, et elles semblent parfois se contredire. Ottawa dit que ce n’est pas criminel de faire pousser jusqu’à 4 plants de pot, mais Québec a décidé de l’interdire en donnant des contravent­ions.

Québec a aussi établi une liste des endroits où l’on ne peut pas fumer, mais les municipali­tés et même certains arrondisse­ments de Montréal ont ajouté d’autres interdicti­ons.

UN OUTIL PRATIQUE

« À Montréal, le règlement change juste en traversant une rue ! ajoute M. Fallu. Tout ça envoie un message de confusion et d’incohérenc­e, et, en prévention, les messages cohérents, c’est important. »

Pour vous aider à vous y retrouver, notre Bureau d’enquête a sollicité les 1131 municipali­tés du Québec.

À ce jour, 245 d’entre elles ont adopté ou ont l’intention d’adopter des règlements plus sévères que la loi provincial­e. La plupart interdisen­t complèteme­nt le cannabis dans les lieux publics.

Ce nombre risque d’augmenter puisque plusieurs municipali­tés accusent un retard et n’ont toujours pas adopté de règlements. D’ici là, les interdicti­ons de la loi provincial­e s’appliquent.

Vous trouverez dans les pages suivantes les informatio­ns que nous avons colligées.

Nous avons aussi décortiqué ci-contre toutes les lois fédérales et provincial­es et avons consulté plusieurs avocats afin d’en comprendre les impacts sur votre quotidien.

ENCORE INCERTAIN

L’arrivée au pouvoir de la Coalition avenir Québec risque d’apporter de nouveaux changement­s. Le parti promet de faire passer l’âge minimal pour acheter du pot de 18 à 21 ans en plus d’interdire la consommati­on dans tous les lieux publics.

Plusieurs lois et règlements risquent aussi d’être contestés devant les tribunaux, reconnaît le bâtonnier du Québec.

« Tout ne sera pas parfait dès le départ, affirme Me Paul-matthieu Grondin. Il y a probableme­nt plusieurs causes qui devront cheminer pour donner des précisions sur l’interpréta­tion des différente­s lois. »

Dans le doute, dites-vous que, partout au Québec, le cannabis est minimaleme­nt interdit là où la cigarette l’est.

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PHOTO BEN PELOSSE Cet homme a profité de la légalisati­on du cannabis, ce mercredi, pour allumer un joint en pleine rue à Montréal. La réglementa­tion en vigueur lui donnait parfaiteme­nt le droit de le faire.

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