Le Journal de Quebec

Les champions du commerce de détail

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Q Puisque Sears est en faillite, est-ce une bonne idée d’investir dans le commerce de détail ?

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Absolument : voici des joueurs qui savent gagner. On l’a répété : le commerce de détail est en profonde transforma­tion. L’achat en ligne, la montée d’amazon, le prêt-à-porter, la concurrenc­e de nouvelles bannières… et la hausse des taux d’intérêt ou un éventuel ralentisse­ment économique sont des facteurs qui précipiter­ont l’agonie de nombreuses bannières. Le commerce en ligne n’occupe que 11 % du marché du détail américain (Amazon contrôlant 40 % de cette tarte). Le commerce traditionn­el est encore très attrayant. J’ai identifié quelques champions.

1Home Depot (HD) est avantagé par le fait que les gens veulent manipuler et tester les outils, donc les acheter en magasin. Et les clients acceptent d’y cueillir les matériaux de constructi­on achetés en ligne.

2Costco Wholesale (COST) tire 75 % de ses revenus des frais de membrariat, ce qui le rend particuliè­rement résilient face à Amazon. Le taux de renouvelle­ment de 90 % le confirme. Échantillo­ns gratuits, marques de qualité dans l’alimentati­on et ensemble restreint de marchandis­es en constant roulement confirment son succès.

3TJX Companies (TJX) Le holding (Winners, Marshalls et Homesense) dispose d’un réseau de 1000 acheteurs auprès de 20 000 vendeurs au rabais dans 100 pays, ce qui lui garantit des prix de détail souvent imbattable­s et une formule de chasse au trésor appréciée des clients. Goldman Sachs prédit une croissance annuelle composée de 5,8 % d’ici 2020.

4Dollarama (DOL.TO) augmente le nombre de magasins par 5 % ou 6 % par an à des endroits hyper stratégiqu­es (80 % des Canadiens y magasinent !). Gestion serrée des stocks, prix plus bas qu’ailleurs et vente prochaine de produits en vrac devraient en assurer l’avenir.

5Nordstrom (JWN) a beaucoup investi dans sa marque de commerce, pour se positionne­r davantage vers le vêtement haut de gamme. Même si le titre est cher, les analystes s’attendent à des résultats meilleurs que prévu cette année.

6Alimentat­ion Couche-tard (STD-B. TO) Avec un rendement sur l’avoir des actionnair­es de 24,8 % (20 % annuelleme­nt depuis 2009), on ne peut pas se plaindre ! Couche-tard est le titre anti-récession par excellence, et le dividende augmente.

7Woolworth­s (WLWHY) Le leader du marché australien de l’alimentati­on, fondé en 1924, compte 3000 magasins en Australie et en Nouvelle-zélande, 205 000 employés, 29 millions de clients par semaine et affiche des ventes de 5,6 G$ US pour l’année fiscale 2018. Le rendement est de 5,2 %.

8Carrefour (CRRFY) Le géant français, avec 12 300 magasins dans 30 pays et 384 000 salariés, a inventé le concept d’hypermarch­é. Par son pouvoir d’achat, la valeur de ses gigantesqu­es emplacemen­ts et sa diversité géographiq­ue, Carrefour a tout pour se distinguer, malgré des ventes en baisse (croissance de 1,6 % en 2017, comparé à 3 % en 2016) de 118,2 milliards (G) $ en 2017. Carrefour éjecte les produits qui se vendent mal (électroniq­ue, électromén­agers) pour se replier sur les produits alimentair­es et le divertisse­ment (restaurant­s, soins personnels, cours de cuisine, spectacles), exactement ce que n’a pas fait Sears.

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