Ocon aurait aimé faire équipe avec Stroll
Le jeune pilote français perdra sa place chez Force India à la fin de la saison
AUSTIN | Il fait partie de ces jeunes loups de la F1 pour qui le talent n’est malheureusement pas suffisant. L’avenir d’esteban Ocon dans la discipline-reine du sport automobile demeure incertain, du moins à court terme.
Embauché par l’écurie Force India en 2017, le Français de 22 ans perdra sa place à la fin de la saison à la suite du rachat de cette équipe par le milliardaire canadien Lawrence Stroll, qui y fera évidemment courir son fils Lance aux côtés du Mexicain Sergio Pérez.
Il ne reste que deux volants disponibles en 2019, l’un chez Williams et l’autre chez Toro Rosso.
Ocon n’a pas nié s’être déplacé récemment aux ateliers de l’écurie britannique à Grove, pour y rencontrer la directrice Claire Williams.
« Nous avons entamé des discussions, a-t-il expliqué, en entrevue au Journal jeudi. Mais, pour l’instant, aucun contrat n’a été signé. Ma situation n’a pas changé. »
PENSER À LONG TERME
Membre de la filière Mercedes, motoriste de Williams, Ocon ne cache pas que cette appartenance pourrait l’avantager dans sa quête d’un volant.
« Ça ne nuit pas, c’est certain, répond-il, mais il faut aussi établir nos priorités et penser à ma carrière à long terme. »
Williams a récemment recruté George Russell pour la prochaine saison. L’ANglais de 20 ans, actuel leader au Championnat de F2, est aussi un espoir détecté par Mercedes.
Il a signé un contrat de plusieurs années, ce que ne semblait pas vouloir Ocon, surtout pas chez Williams qui souhaite s’associer à des pilotes pour de longues périodes.
Cette écurie, jadis une puissance du plateau, n’est plus l’ombre d’elle-même et il faudra des années (sinon… jamais) pour la voir retrouver son lustre d’antan.
Et elle souhaite un deuxième pilote « payant » pour boucler son budget.
UN DÉCLASSEMENT ?
Si Ocon avoue être déçu de la situation, il n’est certes pas inquiet pour son avenir en F1. D’ailleurs, tous les intervenants du milieu trouvent aberrant de constater qu’il sera probablement exclu du plateau en 2019. Mais ce n’est que partie remise.
« Ma carrière en F1 n’est pas terminée, j’en suis convaincu », affirme-t-il.
Certains ont prétendu que s’il avait les poches pleines d’argent, Ocon serait déjà confirmé chez Williams. Alors, ce n’est pas tout à fait vrai.
Sans vouloir le mentionner ouvertement, l’espoir français veut saisir une meilleure occasion, quitte à prendre une pause d’un an. Il voit probablement, non sans raison, qu’un baquet chez Williams peut représenter un… pas en arrière.
UNE BONNE RELATION
À l’inverse, s’il avait eu un compte de banque bien garni, sa place avec Stroll l’an prochain chez Force India aurait été assurée.
Le fortuné Pérez est un bon pilote, mais jamais de la trempe du Français, on s’entend.
Ocon et Stroll entretiennent une bonne relation dans les paddocks. Le Québécois a très peu d’amis dans le milieu, mais il y a une exception.
« C’est vrai qu’on s’entend très bien lui et moi, dit Ocon. Nous sommes de la même génération.
« Mais c’est la loi du sport. Ce qui arrive est hors de mon contrôle. Et je n’en veux à personne, surtout pas à la famille Stroll.
« Par contre, ça aurait été génial de faire équipe avec Lance. Quel duo on aurait formé ! »
L’ANNÉE 2020 DANS LA MIRE
« Ne pas être titulaire d’un volant l’an prochain ne me fait pas peur, soulignet-il. Je vois plutôt d’énormes possibilités en 2020. Des portes vont s’ouvrir. Je serai patient s’il le faut.
« Le soutien de Mercedes est primordial, poursuit-il. Ses dirigeants vont trouver une solution. Ils l’ont fait dans le passé. »
Un poste de pilote d’essai l’attend probablement au sein de l’écurie Mercedes l’an prochain, ou, à la limite, chez Force India. Et pourquoi chez les deux écuries ? En souhaitant peut-être qu’un volant se libère chez Mercedes (à la place de Valtteri Bottas qui sait ?) en 2020.
« Je ne veux pas sauter aux conclusions, raconte-t-il. Et il est encore trop tôt pour dire que je ne serai pas en F1 l’an prochain. Mais je répète que je ne suis pas préoccupé pour la suite des choses. »