EN RAFALE

AUTRES SOLUTIONS QU’UN 3e LIEN

Avant d’investir des milliards dans un troisième lien, François Legault devrait considérer bien d’autres options moins coûteuses et surtout plus efficaces, estime Guy Chevrette. Si la CAQ a choisi d’en faire son engagement central dans la région de Québec, selon lui, c’est parce qu’on a calculé que c’était rentable politiquement. L’ex-ministre des Transports juge irréaliste la promesse de commencer la construction dans un premier mandat, alors qu’on ne sait encore rien du projet. Il croit qu’on devrait plutôt penser, par exemple, à l’ajout d’un autre traversier, à l’unification des sociétés de transports de Québec et de Lévis, à l’instauration d’horaires modulables et flexibles pour les employés du gouvernement, à des incitatifs financiers au covoiturage, à l’ajout de voies réservées. Il rappelle que ce projet est revenu plusieurs fois au fil du temps, mais a toujours été laissé de côté pour de multiples raisons. « En mettant à profit l’intelligence humaine, tu ne prends pas toujours du béton pour améliorer le transport. Ça prend aussi de l’imagination. »

RENAISSANCE DU PARTI QUÉBÉCOIS

« Il va renaître, pas de crainte », répond Guy Chevrette, lorsqu’on lui demande s’il croit qu’après la défaite aux élections le PQ est condamné à disparaître. Attristé par la défaite des troupes péquistes, qui ne comptent plus que 10 députés. M. Chevrette est bien placé pour savoir qu’un parti peut se reconstruire, lui qui était aux premières loges après la défaite de 1985, puis lors du décès du fondateur, René Lévesque, suivi quelques jours plus tard de la démission de Pierre Marc Johnson, dans le contexte d’une grave crise de leadership. « Le PQ devra ajuster ses orientations, estime-t-il. On ne peut pas jouer dans les mêmes plates-bandes qu’un autre parti qui refuse la fusion. Je pense qu’il va demeurer un parti social-démocrate, mais pas un parti socialiste. J’ai lu le programme de Québec solidaire, et étatiser tout ce qui bouge, je ne pense pas que ce soit la solution. » Le PQ devrait, à son avis, sortir de son programme la promesse de réaliser la souveraineté pour plutôt s’engager à la promouvoir et miser sur le militantisme. Il y croit toujours.