Le Journal de Quebec

Une erreur policière lourde de sens, croit la mère

- ISABELLE TREMBLAY

ALMA | Huit ans après la mort de Cindy Gauthier, sa mère, Louise Guimond, est convaincue qu’on ne serait pas en train de parler d’une possible libération si les policiers n’avaient pas fait une erreur.

Mme Guimond garde un sentiment très amer par rapport à la façon dont tout le processus judiciaire s’est déroulé.

D’abord accusé de meurtre prémédité, Weizineau a finalement été reconnu coupable d’homicide involontai­re. Notamment, croit-elle, en raison d’une erreur des policiers.

Weizineau a été appréhendé après s’être rendu à Dolbeau-mistassini. Il se promenait à bord de la voiture de Cindy Gauthier et il était déguisé en femme.

L’accusé aurait reconnu son crime à des enquêteurs de la Sûreté du Québec sur son lit d’hôpital, au départemen­t psychiatri­que du centre hospitalie­r de Chicoutimi. Mais les policiers ne lui ont pas lu ses droits avant de l’interroger, de sorte que tous les renseignem­ents n’ont pas pu être déposés en preuve lors du procès tenu en novembre 2012.

C’est d’ailleurs Weizineau qui a dit aux policiers à quel endroit il avait caché le corps de son ancienne conjointe.

Selon la famille de Cindy Gauthier, ces renseignem­ents, qui ont été cachés aux 12 jurés, auraient pu faire toute la différence lors des délibérati­ons.

UN DEUIL IMPOSSIBLE

D’ailleurs, Mme Guimond dit n’avoir jamais pu compléter son deuil, car il lui manque trop d’informatio­ns, même à la suite du procès qui a duré quelques semaines.

Elle cite en exemple l’interrogat­oire où John-ross Weizineau aurait fait des aveux incriminan­ts à la police après son arrestatio­n.

La mère de la victime donnerait tout pour pouvoir visionner les déclaratio­ns que Weizineau a faites aux policiers. Elle veut aussi avoir accès aux photograph­ies du corps mutilé de sa fille.

« Je sais que ça n’a pas de bon sens, mais je suis incapable de faire mon deuil. Je ne le vis pas comme mon fils et mon époux. J’ai consulté pendant quatre ans. Je tiens vraiment à aller au fond de l’histoire, mais c’est impossible », affirme la Jeannoise, qui devient très émotive lorsqu’elle aborde le sujet.

« Ce n’est qu’avant le procès qu’on a su qu’elle avait été tuée à coup de hache. On a appris le nombre de coups pendant le procès. On a vu une photo des jambes de Cindy et on a eu accès au trajet qu’il a fait pour cacher le corps », a dit celle qui aimerait en savoir beaucoup plus.

Newspapers in French

Newspapers from Canada