Légaliser le pot pour enrayer le marché noir
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, ne s’est pas montré surpris par les files d’attente et les pénuries qui ont marqué les premiers jours suivant la légalisation du cannabis, mercredi dernier.
« L’an dernier, il y a eu cinq millions de Canadiens qui ont consommé du cannabis, a rappelé M. Trudeau lors de son passage à l’émission Tout le monde en parle, hier soir. Là, les gens, c’est à leur honneur, ils sont intéressés de pouvoir acheter un produit “sécure”, approuvé par Santé Canada, et ne pas envoyer de l’argent dans les poches des criminels. »
M. Trudeau est d’ailleurs revenu à plusieurs reprises sur l’argument du marché noir et du contrôle de la qualité pour justifier son choix de légaliser la drogue, plutôt que de simplement la décriminaliser. « Si on décriminalise, on fait rien pour remplacer le marché noir. On fait rien pour assurer la qualité ou la non-toxicité des produits », a plaidé le chef libéral.
Interrogé sur le choix de permettre de consommer du cannabis légalement dès 18 ans, malgré les risques que la drogue peut poser sur le développement du cerveau, il a poussé un soupir. « C’est dommageable à 50 ans. C’est dommageable à 90 ans. C’est une drogue. Ce n’est pas recommandé […] Le défi que l’on a, c’est de remplacer le marché noir. On sait que ce marché pourrait continuer d’exister pour des universitaires, par exemple », a-t-il dit.