La laïcité et le crucifix
Au début des années 1980, je me suis retrouvé devant un arbitre dans une cause de santé et de sécurité au travail. Avant de m’entendre, il m’a demandé de jurer sur une Bible, ce que j’ai refusé de faire, étant athée. À son air visiblement contrarié, j’ai réalisé que je n’avais pas aidé ma cause, que j’ai d’ailleurs perdue.
Quand j’ai appris récemment qu’il y a encore des crucifix dans certains palais de justice du Québec, ma mésaventure avec l’arbitre m’est revenue en mémoire. J’espère que le nouveau gouvernement caquiste verra à les décrocher rapidement, car la loi et la religion ne font pas bon ménage.
Quant au crucifix de l’assemblée nationale, il semble que ce serait une copie de celui qu’a reçu en 1936 le premier ministre d’alors, Maurice Duplessis. L’original donné par le clergé, qui possède sans conteste une valeur patrimoniale, serait dans une voûte d’archives, à la disposition des Québécois. Alors, si l’original peut témoigner de l’événement historique, pourquoi conserver la copie au-dessus du siège du président ?
Sylvio Le Blanc