Le Journal de Quebec

1,9 M$ pour de l’encre qui s’efface toute seule

Les étiquettes permettant de retracer les livres des bibliothèq­ues montréalai­ses ne servent à rien

- VINCENT LARIN

Un projet d’étiquetage des livres dans les bibliothèq­ues de Montréal qui a coûté près de 2 M$ et nécessité l’embauche de 31 employés pendant 10 mois a dû être refait en partie à cause de l’encre qui s’effaçait.

Le chantier « d’harmonisat­ion des cotes », entamé en février dernier, a pour objectif de rendre plus facile la recherche des livres dans les bibliothèq­ues montréalai­ses.

Les secteurs des romans, des biographie­s, des bandes dessinées, des mangas et des guides de voyage étaient visés.

Or, après plusieurs mois de travail, des employés ont constaté que les nouvelles étiquettes brunissaie­nt et que l’encre s’effaçait.

140 000 ÉTIQUETTES À REMPLACER

Ce sont donc 140 000 étiquettes sur les 700 000 qui devront être réimprimée­s puis apposées de nouveau sur les livres, a confirmé le directeur du réseau des 45 bibliothèq­ues de Montréal, Ivan Filion.

Les imprimante­s à la source du problème et le rachat de nouvelles étiquettes ont déjà coûté 15 200 $ à la Ville.

Cette somme n’inclut pas les heures supplémen- taires de travail des 31 employés affectés au projet, puisque la Ville affirme que ces coûts sont inclus dans le budget initial.

Pourquoi ne pas avoir fait un test avant de s’attaquer à cet immense chantier ?

« C’était [des] imprimante­s qu’on utilise depuis plusieurs années dans nos bureaux, mais on n’avait aucun problème parce que c’était des étiquettes qu’on apposait à l’intérieur [...] donc qui n’étaient pas exposées au soleil », répond Ivan Filion.

Il affirme que les coûts supplément­aires engendrés par ce problème ne vont pas dépasser le budget initial de 1,9 million de dollars et que tout sera complété à temps, soit à la fin du mois prochain.

« C’était prévisible pourtant que les livres seraient dans des bibliothèq­ues très lumineuses, sans parler du fait que les gens qui les empruntent peuvent les laisser au soleil », s’indigne toutefois un employé engagé pour le projet qui a préféré conserver l’anonymat pour protéger son emploi.

GROS MAUX DE TÊTE

Cet employé se plaint maintenant de la « grosse pression » sur les employés pour compléter le chantier à temps.

Cette erreur d’imprimante risque de causer bien des maux de tête dans le réseau des bibliothèq­ues au courant des prochains mois.

 ?? PHOTO VINCENT LARIN ?? À la bibliothèq­ue montréalai­se Père-ambroise, plusieurs nouvelles étiquettes de bandes dessinées étaient détériorée­s jusqu’à en être presque illisibles (à droite sur la photo).
PHOTO VINCENT LARIN À la bibliothèq­ue montréalai­se Père-ambroise, plusieurs nouvelles étiquettes de bandes dessinées étaient détériorée­s jusqu’à en être presque illisibles (à droite sur la photo).

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