Le Journal de Quebec

La canneberge, de père en fils

Les Larocque ont fondé la première cannebergi­ère du Québec dans les années 30

- ALEX DROUIN Collaborat­ion spéciale

Le passe-temps de retraite d’un producteur maraîcher du Centredu-québec dans les années 30 est devenu la première cannebergi­ère du Québec, héritée de père en fils depuis. Même le petit dernier de sept ans met la main à la pâte.

« Mon père serait heureux de voir comment la ferme a grossi », laisse tomber Charles Larocque, 94 ans, à propos de l’entreprise familiale Les Atocas du Québec.

Son père, Edgar Larocque, aujourd’hui décédé, a fondé la cannebergi­ère en 1939 dans la municipali­té de Lemieux.

Après une vie passée à travailler dans le domaine des fruits et légumes, le patriarche s’est lancé dans la production de canneberge­s. Il y voyait un projet de retraite, un passe-temps qui occuperait ses vieux jours.

À l’époque, Edgar Larocque passait toutefois pour l’excentriqu­e du village, puisque personne ne connaissai­t ce fruit. C’est en visitant sa famille aux États-unis, là où la petite baie était déjà très populaire, qu’il a décidé d’en faire la production.

Même qu’« il était le seul de la province à en cultiver », se souvient son fils, Charles Larocque.

LIENS FAMILIAUX

Ce dernier a rapidement pris le relais de la production familiale. Il en a tenu les rênes pendant 40 ans, avant de la léguer à son tour à l’un de ses enfants, Louis-michel Larocque, au début des années 1980.

Encore à la tête de l’entreprise familiale aujourd’hui, Louis-michel Larocque, 56 ans, garde de bons souvenirs des nombreuses heures passées sur la ferme avec son père qui lui a enseigné les rudiments de cette production. Au fil des ans, il a pu tisser un lien particulie­r avec son père, tout comme ce dernier l’avait fait avec le sien.

Il ne peut s’empêcher de noter que les choses ont néanmoins bien changé depuis.

« Quand j’étais jeune, on pouvait remplir un camion de 53 pi par jour. Aujourd’hui, on en remplit un toutes les 30 minutes », estime M. Larocque qui dit produire de 6 à 8 millions de canneberge­s par an.

LE VISAGE DE LA CANNEBERGE

À ses côtés se trouve son fils Édouard Larocque, sept ans, le petit dernier de la lignée. En dévorant les petits fruits rouges, il explique qu’il se voit bien faire comme papa quand il sera grand. Il a d’ailleurs déjà commencé à mettre la main à la pâte, à sa façon.

Avec ses parents, il est le visage des sachets de canneberge­s sèches vendus sur les tablettes de la province par Ocean Spray, grand distribute­ur de ce fruit dans le monde et dont Atocas du Québec est l’un des fournisseu­rs.

Selon l’associatio­n des producteur­s de canneberge­s du Québec, les superficie­s en production de canneberge­s ont augmenté de 7 % par année en moyenne.

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PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, ALEX DROUIN Louis-michel, Édouard et Charles Larocque (de gauche à droite) dans les bureaux d’atocas du Québec ltée, à Lemieux, une entreprise familiale de canneberge­s.

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