178 000 $ par an pour une ville de 20 000 habitants
Le salaire du DG de Saint-augustin suscite la grogne
Il n’y a pas qu’à Québec que la rémunération élevée du directeur général alimente la grogne. À Saint-augustin aussi, des citoyens s’indignent du salaire de base de 178 600 $ promis au futur DG de la municipalité.
L’offre d’emploi, affichée jusqu’au 6 octobre, mettait l’accent sur les « conditions de travail concurrentielles » afin d’attirer les candidats au poste de DG, devenu vacant à la suite du départ de Robert Doré. Ce dernier a été embauché récemment comme DG adjoint à la Ville de Sherbrooke.
Vérification faite, le salaire de son successeur à Saint-augustin sera comparable à celui du DG de la Ville de Lévis, une ville sept fois plus populeuse qui gère un budget huit fois plus important.
L’heureux élu, qui sera choisi au terme du processus de sélection, gagnera « plus que le maire et même plus cher que les ministres provinciaux », note un Augustinois sur la page Facebook « Saint-augustin aux citoyens ».
« C’est trop cher payé pour un village… On n’a pas 100 millions $ de dette ? Je suis surpris que notre maire laisse passer ça », renchérit un autre internaute.
D’autres citoyens, éprouvés par des hausses de taxes cumulatives de plus de 35 % depuis 2015, jugent que le salaire du DG sera nettement exagéré dans les circonstances.
DIMINUTION DE SALAIRE
Le maire Sylvain Juneau dit comprendre la frustration de ceux qui critiquent le salaire de l’employé le mieux rémunéré, dans une municipalité de moins de 20000 habitants.
Cela dit, il insiste sur le fait qu’il a profité du départ de M. Doré pour réviser à la baisse l’échelle salariale du poste qui pouvait atteindre 248000 $ auparavant, alors qu’elle sera dorénavant plafonnée à 198500 $. Autrement dit, le successeur de M. Doré gagnera presque 50000 $ de moins par an.
« Le conseil n’est pas enthousiaste à l’idée de donner des salaires de cet ordre, mais en même temps, il faut qu’on vive avec le passé puis la réalité. On vit avec ce qui est en place et ce qui a été décidé à une autre époque [par le précédent conseil municipal]. Je ne peux pas ramener le salaire du DG en bas de tout le monde, comme la trésorière ou le greffier. Il faut être logique et cohérent », a-t-il réagi en entrevue.
DIFFICILE DE RECRUTER
Le maire évoque aussi la difficulté de recruter du personnel qualifié, d’où l’importance d’offrir un salaire attractif et compétitif.
« La proximité des grands centres comme Québec et Lévis met une pression à la hausse sur les salaires », fait-il valoir.
L’argument tient la route selon Fanny Tremblay-racicot, professeure en gestion municipale et régionale à L’ENAP.
« Oui, on fait partie du marché de la Capitale-nationale. Et les salaires sont vraiment à la hausse en ce moment dans les bureaux de comptables et de fiscalistes en raison de la pénurie de main-d’oeuvre ».
« De façon générale, on est en plein emploi au Québec. Cette réalité-là existe pour tout le monde. Il y a quand même un défi pour trouver des employés. C’est certain que le salaire va jouer en conséquence », a ajouté en entrevue le porte-parole de l’association des directeurs généraux des municipalités du Québec, Christian Talbot.