Salaires « un peu élevés mais pas démesurés »
Les salaires élevés des directeurs généraux, dans certaines municipalités, se comparent avantageusement à ceux des cadres supérieurs dans la haute fonction publique québécoise.
Selon Fanny Tremblay-racicot, qui enseigne à l’école nationale d’administration publique (ENAP) à Québec, il n’y a pas un écart marqué entre les salaires que l’on observe dans les plus grandes villes du Québec et ceux qui sont offerts aux mandarins de l’état québécois.
« Ils sont peut-être un peu élevés dans les villes, mais pas tant que ça, ce n’est pas démesuré. C’est comparable à la fonction publique québécoise », a indiqué cette spécialiste de la gestion municipale et régionale.
MONTY DANS UNE CLASSE À PART
Mme Tremblay-racicot s’étonne toutefois du salaire du nouveau DG de la Ville de Québec, Luc Monty, qui est entré en fonction hier. Ce dernier recevra un salaire annuel de 314 000 $, seulement 1000 $ de moins que son homologue à Montréal.
« L’argument en 2010 de la nouvelle politique salariale de la Ville de Québec, c’était qu’on voulait attirer les meilleurs candidats du privé, mais là, on va les chercher au public… Cet argument-là ne tient plus. M. Monty était sous-ministre (aux Finances) et le salaire d’un sous-ministre, ça tourne généralement autour de 250 000 $ (NDLR : 263 645 $ pour être précis dans le cas de M. Monty), on n’est pas à 314 000 $ », a-t-elle observé.
« M. Monty gagne 15 000 $ de plus que M. (André) Legault (son prédécesseur). Mais s’il n’avait pas eu son 15 000 $ de plus, est-ce qu’il serait venu quand même ? Probablement », ajoute celle qui s’interroge sur cette hausse de salaire, à l’instar de l’opposition à l’hôtel de ville qui a vivement critiqué sa rémunération. Précisons que M. Monty n’a toutefois aucune sécurité d’emploi à la Ville de Québec.
AUTONOMIE MUNICIPALE
À l’association des directeurs généraux municipaux du Québec, on rappelle que chaque Ville est autonome et fixe elle-même la rémunération de ses élus et de ses cadres. Les responsabilités d’un DG varient aussi énormément d’une Ville à l’autre.
« C’est du cas par cas. Je me verrais mal aller vous dire qu’ils sont trop payés ou qu’ils ne sont pas assez payés. L’employeur est la bonne personne pour déterminer le salaire d’une personne selon les responsabilités à l’interne. Moi, j’ai confiance en l’appareil municipal », fait valoir Christian Talbot, conseiller aux communications.