Le Journal de Quebec

PLQ : concierge d’ottawa ?

Le 1er octobre dernier, le PLQ a subi un K.-O. presque aussi brutal que celui encaissé par le PQ.

- JOSEPH FACAL joseph.facal@quebecorme­dia.com

Lui aussi est donc contraint à une très sérieuse remise en question.

Par rapport à l’élection de 2014, le PLQ a perdu plus de 700 000 votes, 17 points de pourcentag­e et 39 sièges.

Avec 24,7 % des suffrages exprimés, Philippe Couillard a mené le PLQ à la pire déroute, et de loin, de son histoire.

NATIONALIS­TE ?

Chez les électeurs francophon­es nés au Québec, le PLQ est en déroute.

Ce sont les électeurs anglophone­s et allophones qui garantisse­nt que le PLQ, quand il est battu, n’est jamais rayé de la carte.

On comprend qu’il veuille toujours plus d’immigrants : ils sont sa bouée de sauvetage politique.

Je lis beaucoup que le PLQ doit se reconnecte­r sur le Québec francophon­e et renouer avec l’esprit de MM. Bourassa et Ryan.

Le problème est que le nationalis­me du PLQ de jadis n’était pas que rhétorique.

Il se fondait sur des revendicat­ions constituti­onnelles précises.

Or, le reste du Canada a fermé cette porte à triple tour.

Jadis, elle fut fermée parce qu’on craignait le Québec. Aujourd’hui, elle est fermée par désintérêt et mépris.

En 1964, Pierre Elliott Trudeau écrivait qu’il fallait « mettre ce petit peuple arriéré à l’heure de la planète ».

Il aura fallu du temps pour que l’intelligen­tsia bien-pensante du Canada anglais rejoigne la pensée du père de Justin, mais elle y est parvenue : c’est ainsi qu’elle nous perçoit aujourd’hui.

Face à la CAQ, il ne suffira pas au PLQ de se présenter comme le parti de l’économie et du gros bon sens.

Le dilemme du PLQ est donc le suivant : pour avoir du succès auprès des francophon­es, il doit redevenir plus nationalis­te. Mais, dans le Canada d’aujourd’hui, comment être

Le retour au nationalis­me du PLQ sera d’autant plus difficile qu’on se demande qui, dans ce parti, pourrait le porter.

VALET

nationalis­te d’une autre manière que la CAQ si vous n’êtes pas souveraini­ste ?

Le retour au nationalis­me du PLQ sera d’autant plus difficile qu’on se demande qui, dans ce parti, pourrait le porter.

Le PLQ a subi une mutation. L’immense majorité des députés du PLQ serait parfaiteme­nt à l’aise au PLC.

Quand Alexandre Taillefer a dit que le PLQ devrait s’ouvrir au consensus québécois sur l’interdicti­on des signes religieux, la réponse de Pierre Arcand aurait pu être celle de Justin Trudeau.

Quand est-ce que le PLQ s’est sérieuseme­nt confronté — sérieuseme­nt, pas pour faire semblant à la veille des élections — à Ottawa pour la dernière fois ?

Le PLQ est devenu le concierge du vrai maître des lieux, qui habite Ottawa.

On aura beau tourner l’affaire dans tous les sens, on revient toujours au même point de départ.

Les francophon­es veulent qu’on parle pour eux, qu’on les représente, qu’on les défende, mais dès que vous le faites pour vrai, vous vous heurtez aux lois du Canada et à ses tribunaux.

Le PLQ le sait. La CAQ s’en doute ou le découvrira bien assez vite.

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Alexandre Taillefer
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Pierre Arcand
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