Coupable d’avoir eu 20 000 fichiers de pornographie juvénile
PACÔME BOUCHER
Plus de cinq ans après son arrestation, un ancien ingénieur forestier au ministère des Ressources naturelles a reçu une peine de détention de neuf mois après avoir admis devant le tribunal, hier, avoir possédé 20 000 fichiers de pornographie juvénile.
Pacôme Boucher, 62 ans, a déjà purgé l’équivalent de six mois derrière les barreaux depuis son arrestation, en 2013. Ainsi, il lui reste 90 jours à purger les fins de semaine.
DES GARÇONS NUS
Selon les faits présentés par la poursuite, Boucher reconnaît avoir eu en sa possession 20 000 fichiers de pornographie juvénile, dont quelque 1000 vidéos, entre janvier 2005 et mars 2013.
Les images présentaient des garçons âgés de 6 à 14 ans, nus ou légèrement vêtus, ayant des relations sexuelles entre eux ou avec des adultes.
Des photos étaient « zoomées » sur les fesses ou les parties génitales des enfants, a relaté la Couronne, qui qualifie toutes les images saisies de « softcore ».
L’accusé, qui avait été arrêté à la suite d’une frappe contre la pornographie juvénile à Québec, devait se présenter en cour hier pour une requête en arrêt des procédures pour cause de délais déraisonnables (de type Jordan). Son dossier en était au stade du procès.
Au terme d’une entente entre les parties, Boucher a finalement choisi de plaider coupable au chef de possession de pornographie juvénile qui pesait contre lui.
Les chefs de production de pornographie juvénile et de voyeurisme auxquels il faisait aussi face ont été abandonnés.
D’UN MILLION DE FICHIERS À 20 000
Son avocat, Me Jean Petit, a obtenu de la juge que Boucher purge le reste de sa peine les fins de semaine, uniquement de jour, en évoquant son « état très fragile ». À la suite de sa détention provisoire, il a été assigné à résidence et il devait respecter depuis cinq ans de nombreuses conditions.
« N’oubliez pas que dans son cas, ça a duré six ans et il a toujours voulu procéder […] on part d’un point de quelque million de fichiers [NDLR le nombre de fichiers de pornographie juvénile évoqué au cours des procédures] à 20 000. Il y a un ensemble de facteurs, et je vous le demande pour des raisons humanitaires », a dit Me Petit.
L’ex-ingénieur au gouvernement du Québec, qui est parti à la retraite à la suite du dépôt des accusations, sera aussi inscrit au registre des délinquants sexuels pour une période de 10 ans.
Sa peine est assortie d’une probation d’un an et d’une série d’interdictions, dont celle de ne pas être en contact avec des enfants de moins de 16 ans.