Le travail d’enquête des policiers décrié
L’ex-portier du Folichon veut un arrêt des procédures
Dénonçant « l’omission volontaire » ou « carrément incompétente » des policiers de Québec de « recueillir et/ou divulguer » certaines séquences vidéo « essentielles » des événements du 12 février 2014 au Folichon, l’avocat de l’ex-portier du bar accusé de voies de fait graves demande l’arrêt des procédures.
Me Dominic Bouchard, qui avait annoncé ses couleurs au procès en septembre, plaidera sa requête aujourd’hui devant le juge Jean-paul Decoste. Il estime que le droit de Victor Robitaille-drouin à une défense pleine et entière a été violé en l’absence d’éléments « primordiaux » dans la preuve.
Robitaille-drouin est accusé de voies de fait graves contre un client, Frédéric Bélanger — un avocat de Québec —, après lui avoir asséné un coup de poing lors de son expulsion du bar de danseuses. Le coup a été capté par l’une des nombreuses caméras de surveillance et les images ont été présentées au procès.
La défense déplore que la policière responsable d’aller extirper les séquences vidéo le lendemain n’ait pas saisi celles de la caméra pointée vers le stationnement, qui auraient montré M. Bélanger quelques minutes après le coup, lorsqu’il s’est finalement relevé.
LIEN CAUSAL
« […] on aurait pu voir la victime du début jusqu’à la fin, et ainsi voir combien de fois il a pu chuter au sol face première, s’il a reçu des coups par quelqu’un d’autre et si les policiers qui l’ont maîtrisé sur le coffre arrière lui ont cogné la tête à plusieurs reprises », écrit Me Bouchard dans sa requête.
Pour la défense, ces images pourraient apporter des réponses différentes sur le lien causal entre le coup porté par l’accusé et les graves blessures à la tête subies par M. Bélanger. Au procès, le neurochirurgien Michel Prudhomme avait affirmé que selon son analyse, le coup porté par Robitaille-drouin était « l’événement le plus déterminant », précisant qu’il pouvait y avoir « d’autres facteurs contributifs ».