615 M$ en erreurs de paye avec Phénix
MICHAEL FERGUSON
OTTAWA | Après un an de travaux et plusieurs millions de dollars pour tenter de réparer les nombreux problèmes du système de paye Phénix, Ottawa n’avait toujours pas réussi à améliorer la situation, critique le vérificateur général.
Et pour une première fois, celui-ci réussit à chiffrer l’ampleur des erreurs de paye du système acheté D’IBM : 615 millions $ en date du 31 mars dernier.
« Selon les résultats de nos tests, nous avons estimé que le gouvernement devait 369 millions de dollars à ses employés (parce qu’ils avaient été souspayés) et que les employés devaient au gouvernement 246 millions de dollars (parce qu’ils avaient été payés en trop) », écrit Michael Ferguson dans des commentaires publiés avec l’audit des comptes publics 2017-2018.
DE PLUS EN PLUS D’ERREURS
« Le gouvernement n’a toujours pas démontré d’indication qu’il a réduit l’impact des erreurs reliées à la paye provenant de la transformation de l’administration de la paye, incluant le système de paye Phénix », s’inquiète M. Ferguson.
Pour chiffrer ses propos, le vérificateur général explique qu’en mars 2017, il y avait 144600 employés qui attendaient que le gouvernement règle un problème avec leur paye. Plus d’un an plus tard, en date de juin dernier, ce chiffre avait bondi de plus de 42 000 pour atteindre 187000 fonctionnaires victimes de Phénix.
Pourtant, le gouvernement fédéral investit à coups de centaines de millions de dollars pour stabiliser et réparer ce système qui devait initialement permettre des économies de 70 M$ par année à Ottawa. Aux dernières nouvelles, la facture pour Phénix avait gonflé à plus de 1,1 milliard $, soit trois fois plus que le coût prévu (310 millions $).
« Le gouvernement n’était toujours pas arrivé à réduire l’arriéré », s’étonne M. Ferguson.
LA SITUATION « S’AMÉLIORE »
Pour sa part, le secrétaire parlementaire de la ministre de Services publics, Steven Mackinnon, jure qu’il y a eu beaucoup d’amélioration depuis le début de l’été dernier.
« La fin de l’analyse du vérificateur général coïncide avec une période dans laquelle nous avons observé une baisse importante du nombre de cas. Nous continuons cette baisse aujourd’hui, grandement grâce aux équipes, aux mesures spéciales et aux investissements mis en place pour faire baisser le nombre de transactions en attente », a expliqué le député de la région de Gatineau.