Le Journal de Quebec

Canadien-nordiques à Moscou

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MOSCOU | À ma gauche, en rouge, le Canadien. À ma droite, en bleu, les Nordiques. Sauf qu’on crie à tue-tête derrière moi Hyha Dynano ! Hyha Dynamo ! Le hyha pouvant s’écrire n’importe comment, je n’en ai aucune idée. D’ailleurs, impossible de penser avec derrière soi le son d’un tambour qu’un Hugo Girard tape de toutes ses forces.

Soyez les bienvenus à un match entre le Spartak et le Dynamo de Moscou. Deux des trois équipes de la grande mégapole russe. Valeri Kamensky, le vice-président marketing et développem­ent de la KHL, m’avait prévenu l’après-midi du match.

« Ça va être salle comble. Ça va crier et s’époumoner. Même chose que lors des matchs

Canadien–nordiques que j’ai connus », de dire Kamensky.

Le grand Russe ne garde que de bons souvenirs de ses trois années passées à Québec, même s’il a subi des fractures aux deux jambes. Mais parmi ces souvenirs, c’est encore les matchs contre le Canadien qui viennent en premier.

FANS EN MAUDIT

Donc, hier soir, c’était un match du Spartak contre le Dynamo disputé dans l’aréna… CSKA de l’armée rouge. Ayoye! Je reprends.

Le Spartak a déménagé de son vieil aréna de l’autre côté de la ville dans cet édifice flambant neuf inauguré il y a moins de quatre ans. Les fans ont rechi- gné un peu, mais ont fini par s’habituer à se taper une heure de trafic pour venir applaudir leurs favoris.

Mais l’été dernier, le club de l’armée (CSKA) a acheté l’édifice et l’a baptisé CSKA Arena. Ç’a beau être du russe, c’est quand même choquant pour un fan du Spartak. Comme si le Canadien achetait le Centre Vidéotron, le baptisait Centre Canadien et invitait les fans des futurs Nordiques à venir applaudir leurs favoris. Ça passerait mal dans l’oesophage. Cette saison, les fans du Spartak font connaître leur mécontente­ment de la meilleure des façons. Ils restent à la maison. Un peu comme 1000 fans du Canadien le font avec le Centre Bell.

À un moment donné en fin de deu- xième période, le capitaine du Dynamo a livré une vraie bagarre d’hommes à un défenseur du Spartak. C’est le grand et solide capitaine du Dynamo qui avait le nez ensanglant­é en allant s’asseoir sur le banc des pénalités.

Pourtant, malgré la victoire par décision unanime de leur héros, hier soir, à Moscou la belle, les fans du Spartak qui avaient refusé de bouder à la maison se sont fait enterrer par ceux du Dynamo.

Comme les fans des Nordiques se faisaient enterrer par ceux du Canadien dans le temps. L’histoire est un éternel recommence­ment. Parce que l’homme est homme. Qu’il soit russe ou québécois.

S’cusez, pour ne pas choquer Sophie, la femme est femme…

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