Legault veut interdire le tchador aux fonctionnaires
La CAQ souhaite bannir cet « accessoire de soumission »
Le gouvernement Legault veut interdire aux fonctionnaires de porter le tchador.
En campagne électorale, la CAQ a signifié son intention de bannir les signes religieux chez les juges, les policiers, les gardiens de prison et les enseignants.
Mais la position caquiste ne s’arrête pas là. Les troupes de François Legault se sont toujours dites contre le port du tchador, ce long voile noir qui recouvre le corps et la tête à l’exception de l’ovale du visage, chez les fonctionnaires.
Dans l’opposition, la caquiste Nathalie Roy était catégorique : « Nous souhaitons interdire à tous les fonctionnaires de l’état de porter les accessoires de soumission [de la femme] que sont la burqa, le niqab et le tchador ».
La députée de Montarville, qui occupe désormais le poste de ministre de la Culture, avait d’ailleurs vertement dénoncé le gouvernement de Philippe Couillard.
Elle accusait l’ex-premier ministre libéral d’être « en faveur du tchador pour les enseignantes dans nos écoles ».
La CAQ s’en était même prise aux libéraux et aux péquistes dans une publicité diffusée sur les réseaux sociaux, qui avait fait grand bruit.
« ON MAINTIENT NOTRE INTENTION »
Dans l’entourage du nouveau ministre responsable de la laïcité, Simon Jolin-barrette, on assure que la position caquiste n’a pas changé.
« On maintient notre intention d’abolir le tchador pour les fonctionnaires de la fonction publique », a confié son porte-parole, Mathieu St-amand.
Adoptée il y a un an presque jour pour jour, la loi libérale (62) sur la neutralité religieuse de l’état prévoit que les services publics doivent être donnés et reçus à visage découvert, ce qui exclut d’emblée le niqab et la burqa qui cachent le visage.
Philippe Couillard avait toutefois refusé de proscrire également le tchador.
VISAGE DÉCOUVERT
Rappelons que cet article charnière de la loi 62 est toujours suspendu à l’heure actuelle en raison d’une contestation judiciaire.
La Cour supérieure a infligé un second revers en juin au gouvernement du Québec.
Le juge Marc-andré Blanchard a conclu qu’un « préjudice irréparable sera causé aux femmes musulmanes » si cette partie de la loi est appliquée.
Le premier ministre François Legault a promis de régler le dossier de la laïcité.
Reste à savoir si le gouvernement de la CAQ s’attaquera au tchador dans la fonction publique dans le projet de loi qu’il prévoit déposer rapidement à l’assemblée nationale.