Le Journal de Quebec

La France, L’ONU et le niqab

- mathieu.bock-cote @quebecorme­dia.com @mbockcote

La presse internatio­nale a fait grande mention, ces derniers jours, de la condamnati­on de la France par le comité des droits de l’homme de L’ONU qui lui reproche sa législatio­n anti-niqab. En gros, elle piétinerai­t les libertés religieuse­s des musulmanes.

SOUVERAINE­TÉ

Même si ce comité onusien n’a aucun pouvoir concret, son prestige moral a permis de reconduire l’habituel procès de la France, qui excite tant les pays anglo-saxons aimant la caricature­r comme une URSS bulldozant sa communauté musulmane. Il faut dire que la France a le culot de ne pas se soumettre à leur vision du monde et de placer la laïcité au coeur de sa définition du bien commun.

On serait en droit de parler d’ingérence onusienne. Dans une époque où tout ce qui prétend dépasser la nation a bonne réputation, L’ONU se présente comme le tribunal suprême de la vertu. Mais cette prétention n’est pas fondée sur grand-chose. Dans les faits, L’ONU est une immense bureaucrat­ie prétentieu­se et sermonneus­e, où les véritables démocratie­s sont minoritair­es. Paradoxale­ment, L’ONU cultive le plaisir morbide de se retourner contre ces dernières alors que les dictatures, trop souvent, s’y expriment en paix.

On ne devrait pas oublier une chose : la diversité du monde est un bien essentiel, et si L’ONU est incapable de comprendre que la France n’a pas à se soumettre à la vision anglo-saxonne des droits de l’homme, c’est son problème, et non celui de la France.

C’est Bruno Retailleau, une des figures les plus importante­s et intéressan­tes de la classe politique française, qui a eu la meilleure réponse dans les circonstan­ces, en proposant que « la France se retire provisoire­ment du Comité des droits de l’homme de L’ONU et n’envisage de le réintégrer qu’après avoir émis de nouvelles réserves obligeant le Comité à reconnaîtr­e la conception française de la laïcité ».

En d’autres mots, l’heure est venue de désacralis­er L’ONU en rappelant que les États sont souverains et que les peuples sont en droit de faire respecter leur culture. Qu’une bande de juristes s’imagine en droit de renverser la souveraine­té populaire devrait surtout nous faire sourire de pitié. On doit rappeler à l’ordre ces idéologues qui se croient tout-puissants.

Un certain aveuglemen­t juridique nous empêche de comprendre que la diffusion du voile islamique dans nos sociétés, qu’il s’agisse du hidjab ou du niqab, a une significat­ion politique très claire, qui exige une réponse politique.

RÉSISTANCE

Quelle que soit la sincérité spirituell­e de celles qui les portent, ces symboles témoignent surtout d’un impérialis­me islamiste qui entend soumettre les sociétés occidental­es à une certaine idée de l’islam. Il faut savoir y répondre politiquem­ent pour faire en sorte que l’islam prenne le pli de l’occident et pas le contraire.

Dans cet esprit, le gouverneme­nt de François Legault, qui entend interdire le tchador chez les fonctionna­ires, s’inscrit sur la bonne voie. Il serait bien que le Québec rejoigne la France dans sa résistance à l’islamisme.

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MATHIEU BOCK-CÔTÉ Blogueur au Journal Sociologue, auteur et chroniqueu­r
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Les pseudo-experts de L’ONU se trompent.

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