Le Journal de Quebec

Le bonheur vire en cauchemar

Blessée au talon droit, Véronik Mallet déclare forfait aux Internatio­naux de Laval

- ALAIN BERGERON

LAVAL | De retour à la compétitio­n à la suite d’une fracture au talon droit, Véronik Mallet avait reçu comme un cadeau du ciel l’invitation de dernière minute pour participer aux Internatio­naux de patinage artistique à Laval. Ses démons ont toutefois torpillé son bonheur en ravivant sa blessure, hier.

La patineuse originaire de Septîles était dévastée à sa sortie de la patinoire à la Place Bell. Par la douleur qui venait d’écourter son entraîneme­nt, elle savait trop bien qu’elle allait devoir se désister de cette compétitio­n de haut niveau qui débute aujourd’hui.

« Ça fait deux semaines que la douleur est présente, mais il y a des jours que je viens à l’aréna et où ça va bien, d’autres un peu moins. On espérait que ça allait passer ici, avec l’adrénaline, mais ce n’est pas ce qui s’est produit », atelle expliqué, les yeux dans l’eau.

DOULEUR RÉAPPARUE

La porte de ce deuxième rendezvous de la saison dans la série des Grands Prix s’était ouverte devant la patineuse de 24 ans, il y a deux semaines, lorsqu’ellemême et Alicia Pineault, de Varennes, ont été appelées pour pallier les désistemen­ts des Canadienne­s Gabrielle Daleman et Larkyn Austman.

Après une pause de deux ans forcée par cette blessure au pied, Véronik Mallet venait pourtant de se réconcilie­r avec son sport. Son inactivité l’avait privée de son objectif de se qualifier pour les Jeux olympiques, mais son sixième rang à une compétitio­n de la série Challenger, en Finlande, il y a trois semaines, l’avait confortée dans sa décision de « faire une dernière année pour moi avec l’espoir de participer à des événements comme celuilà [à Laval], afin de me dire que ce n’est pas ma blessure qui allait m’arrêter ».

« Mon entraîneme­nt allait bien et je suis en forme, mais c’est la douleur qui m’empêche. Ça fait deux ans que je me lève chaque matin en me demandant : bon, aujourd’hui, que vaisje faire sur la glace ? Il fallait toujours que je fasse mon entraîneme­nt avec la douleur, qui variait selon les journées », racontetel­le.

« PAS FACILE À ACCEPTER »

Les Internatio­naux de Laval débutent aujourd’hui avec les programmes courts pour les paires et les hommes, en aprèsmidi, suivis des programmes courts chez les femmes et de rythme en danse, en soirée. Demain, la compétitio­n se terminera avec les programmes libres des duos et des hommes, l’aprèsmidi, puis ceux en danse et des dames, le soir.

On ne verra pas Véronik Mallet. Les amis et sa famille avaient déjà effectué le trajet depuis la Côtenord pour assister au spectacle de deux jours de leur favorite. Elle se voit maintenant contrainte à puiser à nouveau dans ce qui lui reste d’espoir malgré la peine. « Ce n’est pas facile à accepter parce que c’était un de mes objectifs que d’être ici », regrettete­lle.

PEUT-ÊTRE AUX MONDIAUX

Octobre ne comporte pas que du mauvais, cependant. Les points obtenus au récent Trophée Finlandia la rendent admissible pour les championna­ts mondiaux au Japon, en mars prochain. En se logeant parmi les trois premières aux championna­ts canadiens en janvier, elle y validerait sa participat­ion.

Entretemps, elle devra se tenir loin de ses lames pour au moins les trois prochaines semaines. Des examens approfondi­s déterminer­ont la gravité de la blessure. Elle se voyait déjà devant la foule, ce soir, d’autant plus que sa dernière participat­ion à la série des Grands Prix remontait à celui de Lethbridge en 2015, où elle avait terminé au 10e rang.

Soudaineme­nt, on vient plutôt de lui confier un rôle de spectatric­e.

« Je vais y participer d’une autre manière... »

 ?? PHOTO ALAIN BERGERON ?? La Québécoise Véronik Mallet devra agir comme spectatric­e aux Internatio­naux de patinage artistique de Laval, après avoir ravivé une blessure au talon droit à l’entraîneme­nt, hier.
PHOTO ALAIN BERGERON La Québécoise Véronik Mallet devra agir comme spectatric­e aux Internatio­naux de patinage artistique de Laval, après avoir ravivé une blessure au talon droit à l’entraîneme­nt, hier.

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