Le Journal de Quebec

La famille Talbot-phaneuf BONS BAISERS DE RUSSIE

-

MOSCOU | Les lois de la génétique ne mentent pas. Maxime Talbot ouvre la porte de son grand appartemen­t. La preuve est là devant nos yeux.

Cynthia Phaneuf, cinquième au monde en patinage artistique, nous accueille avec son sourire chaleureux… et trois beaux enfants.

Jaxon a quatre ans, Lou trois ans et Florence un an et demi. Trois doubles axels en trois pirouettes, dirait Alain Goldberg, qui a décrit pendant des années les exploits de Cynthia.

Je ne sais pas trop comment c’est arrivé. On s’est mis à jaser. Un chassé-croisé impossible à noter. Cynthia et Lady Ju parlaient de la beauté et du travail ardu d’une jeune femme de moins de 30 ans qui élève trois enfants nés en moins de quatre ans. Maxime et moi jasions de Mario Lemieux, d’evgeni Malkin et de Sidney Crosby, avec qui Max a gagné une des belles coupes Stanley des dernières années. Celle où Talbot a compté les deux buts dans une victoire de 2 à 1 dans le septième match de la finale.

Puis, on a jasé hockey, un peu, de la vie, beaucoup, de l’amour et des enfants. Et de la Russie puisque Cynthia et Maxime y vivent déjà depuis trois ans.

UNE VIE DE VOYAGES

Quand Cynthia et Max sont tombés amoureux, ils savaient tous les deux ce qu’étaient les voyages. On ne devient pas cinquième du monde à 20 ans sans avoir parcouru la planète.

Mais ensemble, ils ont rajouté une bonne couche de tampons sur les passeports : « Moi, j’adore le challenge. Quand on est arrivés à Laroslavl, où Maxime jouait pour le Lokomotiv, j’avais déjà deux enfants dans les bras. On était au troisième étage dans un immeuble sans ascenseur. Y a des soirs où je trouvais l’épicerie pesante à monter avec les enfants ! La deuxième saison, on était logés à la Basa ou Baza, où vivaient les familles des joueurs étrangers. C’était fabuleux ! Repas servis 24 heures par jour, maternelle, garderie, on ne manquait vraiment de rien », dit-elle.

Puis, montrant le vaste appartemen­t d’allure russe où la famille s’est installée à Moscou, elle ajoute en souriant : « Ça reste un challenge, une adaptation. Par exemple, Jaxon a du mal ces jours-ci. Il n’a pas d’ami à la garderie et il n’est pas toujours de bonne humeur. Mais je m’en occupe davantage, c’est le lot d’une mère au foyer. »

UN CIMENT D’AMOUR

Je vous l’ai dit, ce n’était pas possible de réaliser une vraie entrevue. Max attendait un Skype d’une radio de Pittsburgh, où l’on célèbre le 10e anniversai­re de la coupe Stanley de 2008-2009, et Cynthia, deux enfants sur les genoux, parlait d’éducation avec Lady Ju.

À un moment donné, comme ça, sans trop savoir quel chemin nous avait amenés là, on a parlé de leur amour, de la famille : « Le fait de vivre dans un pays aussi différent que la Russie sert à souder la famille, c’est certain. On ne peut pas s’évader, on est ensemble et on règle nos problèmes ensemble. La cellule familiale est très serrée », explique la jeune maman.

Et Maxime, qui a toujours été mature, met un grain de sel qui ne fait qu’ajouter un peu de saveur à ce que raconte sa femme.

Et calme un peu ses appréhensi­ons devant le comporteme­nt plus agité de Jaxon depuis leur retour en Russie.

ET LA SUITE

On le sait, Cynthia a pris sa retraite deux ans après les Jeux de Vancouver. Elle n’avait pas vécu son adolescenc­e, elle avait envie de lâcher un peu d’énergie. Puis, avec son goût de la vie que la compétitio­n ne comblait plus, elle est tombée amoureuse et, rapidement, elle a donné au couple trois beaux enfants. En se disant qu’on se rendrait peut-être à cinq.

Pour l’instant, trois occupent ses journées. Amplement. Mais Maxime aura déjà 35 ans en février et hier, il soignait une blessure à l’aine qui l’ennuie. Il n’est pas pressé d’arrêter, il adore son métier, il aime être sur la route, il est fasciné par ses voyages en Chine, en Sibérie, par ces découverte­s auxquelles lui et sa famille sont confrontés.

Ce n’est pas toujours la vie en rose. Mais si Laroslavl avait ses charmes, Moscou est vraiment spéciale.

C’est une grande capitale internatio­nale. Les hivers sont aussi rudes que ceux de Montréal, mais les innombrabl­es boulevards et autoroutes qui sillonnent la mégapole de 11 millions d’habitants sont impeccable­s. Pas un nid de poule !

Ce qui n’est pas le cas ailleurs en Russie, où les routes sont souvent défoncées et dans un état abominable.

Pour l’instant, il gagne bien sa vie en faisant ce qu’il aime. Jouer du bon hockey. Quand ce sera fini, on reviendra au pays et on verra. En attendant, bons baisers de Russie ! DANS LE CALEPIN – Le nom de l’école de hockey de Bob Hartley est : Bob Hartley High Intensity Camp.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada