Inspiration sans bornes
L’artiste ARO présente sa nouvelle collection, Urgence de vivre
Depuis qu’elle a quitté le monde éreintant de la restauration et qu’elle a tenu un pinceau dans ses mains pour la première fois, il n’y a même pas deux ans, la créativité de Caroline Bergeron a explosé à un point tel qu’elle vient non seulement d’ouvrir sa galerie à Stoneham, mais ses toiles abstraites commencent à faire le tour du monde.
Dans un garage industriel du boulevard Talbot, qui lui appartient ainsi qu’à son amoureux, Caroline Bergeron a scindé l’espace en deux pour le convertir en galerie d’art, moderne et lumineuse, qui contient sa toute dernière collection : Urgence de vivre. Celle qui crée sous le nom d’artiste ARO s’en sert aussi comme atelier, où elle se rend presque tous les jours.
Copropriétaire du Spag&tini, dans le Vieux-québec, Caroline Bergeron ne travaille plus dans les opérations du restaurant : la femme d’affaires consacre maintenant tout son temps à exploiter sa fascinante créativité.
« J’ai 43 ans, et c’est ma troisième carrière », confiait la volubile entrepreneure, hier, à la veille d’un des trois vernissages de sa nouvelle exposition, événements qui affichaient tous complet.
Caroline Bergeron s’est « fait un cadeau » en changeant de vie, il y a presque deux ans, et en ouvrant la Galerie ARO.
« Avant, dans la restauration, c’est tout mon côté cartésien qui était mis de l’avant. Là, je suis dans le moment présent. Je me sens tellement bien quand j’arrive ici », confie celle qui a un nombre impressionnant de toiles à son actif pour quelqu’un qui n’avait jamais fait ça.
AVEC UN MÉTRONOME
Sa dernière collection, Urgence de vivre, une série faite avec la technique du « dripping », entre autres, résume bien sa philosophie de prendre chaque journée « comme si c’était la dernière ».
Autodidacte, elle a créé la dizaine de toiles d’une manière bien particulière. Elle coordonnait chaque coup de pinceau avec un métronome et un nombre de battements par minute bien précis, qui augmentait à chaque toile. La dernière est donc beaucoup plus noircie que la première, évoquant, entre autres, le suffocant syndrome de performance qui hante la société d’aujourd’hui.
« Chaque mouvement était dicté par le métronome, explique-t-elle. Il y a un processus de réflexion de l’humain, de l’individu sur lui-même. Souvent, on est en train de courir après la vie. Estce qu’on est toujours dans le 175 battements par minute ou je suis capable de me ramener dans le 15 ? Où est-on le mieux, là-dedans ? »
Sinon, la galerie d’art est jonchée d’oeuvres d’art récentes, toutes créées à partir d’une « histoire positive », dont la prémisse est écrite à la main derrière chaque toile, d’où, sans doute, les couleurs vives qui s’y côtoient.
PARIS ET NEW YORK
Même si son projet l’a déjà menée bien plus loin qu’elle ne l’aurait jamais imaginé, l’artiste peintre ne s’arrêtera pas là. Comme sa créativité, son audace est sans limites. Elle travaille actuellement à un livre, à un projet éclaté de peinture hydrographique sur mannequin, et souhaite voyager davantage avec ses oeuvres.
Et c’est bien parti. Après avoir exposé au Carrousel du Louvre, à Paris, au printemps dernier, ARO vient de signer avec une galerie de Cincinnati, exposera à Miami en décembre, et retournera à New York en avril 2019. On retrouve aussi ses oeuvres sur les murs des chambres du Château Laurier et chez des collectionneurs qui proviennent d’aussi loin que la Chine.