Le Journal de Quebec

Comment préserver mon intimité ?

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Je travaille dans le même domaine depuis de nombreuses années, mais j’ai changé d’emploi en avril dernier. Là où je travaillai­s avant, tout le monde se connaissai­t sans se connaître, comme on dit. Jamais personne ne tentait d’entrer dans l’intimité d’un autre et on se respectait.

Depuis que je suis dans ce nouvel emploi, je me suis rendu compte que les choses ne se passent pas de la même façon. Tout le monde questionne tout le monde sur sa vie privée et tout le monde répond comme s’il était interrogé en cour de justice. Ce qui fait que tout le monde sait ce qui se passe dans la vie de tout le monde et que tout le monde bavasse sur tout le monde.

Pour vous dire la vérité, je n’aime pas ça. Surtout que je me rends compte que cette culture de milieu de travail prête le flan à interpréta­tion, et surtout à toutes les déductions possibles ainsi qu’aux pires inventions. Il m’est désormais impossible de me défiler quand quelqu’un me pose une question le lundi matin sur le « Comment s’est passé ta fin de semaine ? Et ton fils ? ETC. ! »

Je ne sais plus comment me sortir de ce guêpier, et j’ai peur que si je cesse de répondre, les gens vont penser que je veux cacher quelque chose de pas normal. Je sais bien que j’aurais dû, dès le départ, refuser de répondre aux questions indiscrète­s, mais comme je ne l’ai pas fait, je suis désormais coincée. Comment me sortir de cette impasse ? Collègue de travail qui veut préserver son intimité

Il existe une façon simple de détourner la conversati­on quand on nous pose des questions indiscrète­s. C’est en répondant que « Tu sais, la dernière fois qu’on s’est rencontré, je n’ai parlé que de moi, je préférerai­s que tu me dises ce qu’il en est de ton côté. » En général, les gens n’y voient que du feu. Ils se confient sans réaliser que l’autre n’a rien dit sur lui-même.

Mais si la méthode ne marche pas, il va falloir vous affirmer plus directemen­t en faisant savoir aux autres que vous vous êtes sentie piégée par la façon de faire depuis votre entrée dans ce milieu et que vous préfére- riez vous garder une gêne sur votre situation personnell­e, tout comme vous entendez accorder le même traitement aux autres.

Dans un milieu de travail, il ne faut jamais s’attendre à se créer un cercle d’amis. On s’y fait des camarades de travail, point à la ligne. Il faut participer au travail d’équipe avec enthousias­me, mais notre empathie pour les autres ne doit jamais dépasser ce stade au risque de se créer des ennuis à long terme.

Je suis souvent surpris de voir les réactions des femmes qui se disent intègres et qui disent s’attendre à la pareille de la part des hommes, mais qui quand elles se font avoir par un menteur, font comme si elles ne s’étaient pas rendu compte que le gars à qui elles avaient affaire était un vrai trou de … ! Sont-elles naïves ou juste menteuses ? Chose certaine, elles veulent se voiler la face devant la vérité. En particulie­r quand le gars sur le site de rencontre s’affiche comme étant « célibatair­e », mais qu’au bout de quelques semaines d’échange, il finit par avouer qu’il a une blonde. Non mais, que pensent-elles, ces niaiseuses ? Qu’elles sont « la première » à qui il fait le coup ? Et les pires sont celles qui cherchent à reparler au type quand il ne donne plus de nouvelles parce qu’il se sait piégé.

Question de rester lucide, mais polie, je me contentera­is de dire que lorsqu’on cherche l’amour à tout prix, on fait souvent l’impasse sur la logique, et malheureus­ement on se plante.

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