Le Journal de Quebec

Un précurseur dans le traitement de la cyberdépen­dance

- David Laplante est directeur général du centre d’aide Le Grand Chemin

Déjà plus de quatre ans que Le Grand Chemin a accueilli le premier jeune ayant une problémati­que de cyberdépen­dance. C’était en juillet 2014.

À ce moment, j’avais l’intuition, évidente vous me direz, que cette problémati­que allait connaître un essor important, plus particuliè­rement auprès des adolescent­s. Compte tenu de nos responsabi­lités en tant que centres spécialisé­s en dépendance chez les adolescent­s, nous devions agir.

C’est ce que nous avons fait, bien qu’il n’y avait pas de consensus sur la définition de ce qu’est la cyberdépen­dance : était-ce un trouble d’utilisatio­n d’internet, un trouble du jeu vidéo ou gaming disorder ou tout ça en même temps ? Bien qu’il n’y avait pas d’outils de dépistage ou d’évaluation, de traitement­s standardis­és, sinon quelques études en cours sur le développem­ent d’outils d’évaluation tel que le Virtuado.

En fait, la cyberdépen­dance n’était pas reconnue par la communauté scientifiq­ue. Pour nous, les appels à l’aide d’adolescent­s et de leur famille ne pouvaient pas rester sans réponse. Nous avons donc établi des collaborat­ions avec des experts, participé à des travaux de recherche, formé le personnel clinique, afin de faire face à cette nouvelle problémati­que.

PEU D’INDICES

Un consommate­ur de drogues peut être facilement détecté par des effets physiques ou comporteme­ntaux apparents. Le cyberdépen­dant, lui, sera souvent plus discret et moins dérangeant pour son environnem­ent, ce qui laisse peu d’indices pour sonner l’alarme. Les répercussi­ons de cette dépendance n’en sont pas moins dramatique­s que la surconsomm­ation de cannabis ou autres substances addictives. L’isolement, les difficulté­s relationne­lles et sociales, les problèmes de santé mentale et les autres effets pervers associés à la toxicomani­e se retrouvent trop souvent dans le pedigree des cyberdépen­dants.

UN LEADER

Lors du dépôt des dernières orientatio­ns interminis­térielles en dépendance en juillet 2018, le ministère de la Santé a reconnu la problémati­que, tout comme l’organisati­on mondiale de la santé (OMS) quelques mois plus tôt. Depuis, le réseau s’organise et des actions sont mises en place.

Fort de son expérience des quatre dernières années, Le Grand Chemin est déjà un leader dans ce domaine d’interventi­on auprès des adolescent­s. Nous comptons bien collaborer aux différents travaux sur l’organisati­on des services et mettre à profit notre expertise pour répondre aux demandes grandissan­tes des ados et des familles aux prises avec une problémati­que de cyberdépen­dance.

Afin de nous aider à poursuivre notre route sur le chemin du traitement des dépendance­s, nous en appelons au public pour nous appuyer, notamment par l’entremise du défi Ocsobre.com qui est en cours.

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« Les appels à l’aide d’adolescent­s et de leur famille ne pouvaient pas rester sans réponse. »

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