Le Journal de Quebec

« Pas de raison de ne pas croire » l’arabie saoudite, dit le Kremlin

De son côté, la Turquie a demandé hier l’extraditio­n des suspects saoudiens

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MOSCOU | (AFP) Le Kremlin a assuré hier ne pas voir de « raison de ne pas croire » la famille royale d’arabie saoudite qui a nié son implicatio­n dans le meurtre du journalist­e Jamal Khashoggi.

Cette déclaratio­n intervient au lendemain d’un entretien téléphoniq­ue entre le président russe Vladimir Poutine et le roi Salmane d’arabie saoudite, au cours duquel les deux dirigeants « ont évoqué l’affaire Khashoggi » selon la présidence russe.

QUESTION « INAPPROPRI­ÉE »

Interrogé hier par un journalist­e pour savoir si le Kremlin croit que la famille royale n’a rien à voir avec le meurtre de Jamal Khashoggi, le 2 octobre, dans l’enceinte du consulat saoudien à Istanbul, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a jugé la question « inappropri­ée ».

« Il y a une déclaratio­n officielle du roi, il y a une déclaratio­n officielle du prince héritier (Mohammed ben Salmane), et personne ne doit avoir de raison de ne pas y croire », a-t-il souligné.

Selon des responsabl­es turcs, Jamal Khashoggi, journalist­e et opposant saoudien, a été victime d’un assassinat, soigneusem­ent planifié et perpétré par une équipe d’agents venus de Riyad.

PROCÉDURE D’EXTRADITIO­N

D’ailleurs, hier, la justice turque a lancé une procédure d’extraditio­n contre 18 Saoudiens soupçonnés d’implicatio­n dans le meurtre du journalist­e.

Le 20 octobre, Riyad avait annoncé avoir interpellé 18 personnes – 15 membres d’un commando saoudien soupçonné d’avoir tué le journalist­e, ainsi que trois employés du consulat – et qu’elles seraient jugées.

« La demande d’extraditio­n est motivée par le fait que Jamal Khashoggi a été tué en Turquie par des ressortiss­ants saoudiens qui ont fait le voyage à cette fin spécifique », a indiqué un haut responsabl­e turc sous couvert de l’anonymat.

Après avoir nié sa mort, les autorités saoudienne­s, sous la pression internatio­nale, avaient avancé plusieurs versions. Elles ont évoqué d’abord une « rixe » ayant mal tourné, puis une opération « non autorisée » et dont le prince héri- tier Mohammed ben Salmane, considéré comme l’homme fort du royaume, n’avait « pas été informé ».

Mercredi, le prince héritier a pris la parole pour la première fois sur l’affaire, qualifiant d’« incident hideux » et « douloureux » le meurtre du journalist­e.

Le président américain Donald Trump, après avoir qualifié au début de « crédible » la version des Saoudiens, a ensuite évoqué « des mensonges », jugeant que « leurs histoires partent dans tous les sens ».

CRI DU COEUR

Hier, la fiancée de Jamal Khashoggi a exigé que soient punis « tous les responsabl­es » de cette « barbarie ».

« Ma demande est que tous les responsabl­es impliqués dans cette barbarie, du plus bas au plus haut niveau, soient punis et traduits en justice », a déclaré Hatice Cengiz dans une entrevue à la chaîne Habertürk.

C’est cette dernière qui, inquiète de ne pas le voir sortir du consulat saoudien devant lequel elle attendait, a alerté les autorités turques.

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