Le Journal de Quebec

Il doit réapprendr­e à vivre de A à Z

- PIERRE-PAUL BIRON

Hugues Leblanc repart à zéro en devant apprendre à vivre avec sa quadruple amputation, insiste une physiatre de L’IRDPQ, qui qualifie un tel cas de très rare.

La Dre Ariane Rajotte-martel affirme qu’il est difficile d’établir une ligne du temps claire de la réadaptati­on d’un quadruple amputé en raison du faible nombre de cas. « C’est tellement rare, lance la spécialist­e de l’insititut de réadaptati­on en déficience physique de Québec (IRDPQ). Le fait que ces gens survivent et qu’ils aillent de l’avant, c’est toujours surprenant », admet-elle.

La spécialist­e ajoute que les défis qui se présentent au patient sont majeurs et touchent toutes les sphères de sa vie. Manger, aller aux toilettes, se laver, s’habiller, se déplacer, c’est une rééducatio­n complète qui attend Hugues Leblanc. « Le quotidien, aussi banal puisse-t-il être, est à revoir au complet. […] Ce sont des adaptation­s qui s’échelonnen­t sur des années », précise la Dre Rajotte-martel.

PROTHÈSES ATTENDUES

Actuelleme­nt en fauteuil roulant, la prochaine étape pour Hugues Leblanc sera l’acquisitio­n de prothèses pour remplacer ses mains et ses pieds.

« Ma chaise électrique, c’était comme quand j’ai eu mes licences à 16 ans, c’était la même liberté. […] Mais là, j’ai hâte d’être appareillé et de pouvoir marcher et faire le reste », raconte M. Leblanc.

Il a pu tester des prothèses de mains à L’IRDPQ pour commencer l’entraîne- ment, et déjà il se dit très optimiste pour la suite. « Vous savez les petits “cups” de confiture pas ouvrables, même avec des vraies mains? Bien, je les ouvre avec ma prothèse et je beurre mes toasts », lance dans un éclat de rire le sympathiqu­e résident de Causapscal.

Pour la suite, M. Leblanc a déjà identifié quelques activités de sa vie d’avant qu’il souhaite reprendre. Camionneur de profession, il sait d’ores et déjà qu’il lui sera impossible de reprendre son travail dans les bois, mais il voudrait malgré tout conduire à nouveau. Et il tient à retourner à la chasse avec son fils, dès l’an prochain.

« Je ne dois pas m’acharner sur ce que je ne pourrai plus faire, je dois m’attarder et mettre mon énergie sur ce que je vais réussir à accomplir. Je suis chanceux d’être là, c’est à moi d’en profiter. »

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