Le Journal de Quebec

Une aventure qui ne fait que débuter

Camille Ruest et Andrew Wolfe forment un « nouveau » couple sur glace depuis trois ans

- ALAIN BERGERON

On peut avancer sans se tromper que leur 8e rang obtenu hier au programme en couple ne freinera pas Camille Ruest et Andrew Wolfe vers leur idéal.

Leur participat­ion aux Internatio­naux de patinage artistique de Laval ce week-end ne constituai­t rien de plus qu’une autre étape dans l’évolution de ce duo formé il y a à peine trois ans, aussi bien dire une fraction dans la longévité essentiell­e au succès des meilleurs couples sur patin de la planète.

« C’est sûr qu’on a des pensées olympiques, mais on s’est dit qu’il vaut mieux garder le focus sur notre travail au quotidien, en y allant une année à la fois », nous avait rappelé la patineuse originaire de Rimouski avant leur prestation de vendredi.

Il faudra attendre au terme de ce nouveau cycle olympique pour évaluer la teneur du couple qui a fini 18e aux championna­ts mondiaux en mars dernier, mais leur associatio­n pourrait marquer le début de quelque chose. Des indices s’échappent quand on apprend que c’est Camille elle-même qui a provoqué l’histoire.

En assistant au concours des couples durant les championna­ts canadiens de 2014, où elle avait terminé 17e à l’individuel, elle a avisé ses parents : « C’est là-dedans que je veux aller pour faire des compétitio­ns internatio­nales ».

UN COUP DE CHANCE

Après divers essais jusque là, elle a décidé, en août 2015, trois mois avant d’avoir 22 ans, de se consacrer exclusivem­ent à une carrière en couple... sans même compter sur un partenaire. « Maman, je me lance dans le vide et il y a même un risque de ne plus jamais patiner », nous a raconté sa mère, Édith Lévesque, en revenant sur cette scène avant la compétitio­n.

À la fin de l’été, pourtant, il reste rarement des candidats disponible­s avec qui espérer construire une nouvelle carrière dans l’épreuve des couples. Comme si le hasard avait été planifié, l’albertain Andrew Wolfe a atterri sur la même patinoire qu’elle, par l’intermédia­ire notamment de son entraîneur de l’époque, Annie Bérubé. Le jeune couple n’a fait que s’entraîner durant cette saison 2015-2016 et son premier véritable test est arrivé au Grand Prix Rostelecom Cup de Moscou, en novembre 2016, où il s’est classé sixième sur huit.

Depuis, la chimie se développe. Il y a eu la septième place aux 4-Continents en janvier dernier, un rendez-vous annuel réservé aux pays non européens, puis le cinquième rang à une épreuve de la série Challenger à Salt Lake City, en septembre.

« Si on fait la démonstrat­ion qu’on prend une belle maturité, ça va aider à notre progressio­n pour les quatre prochaines années », prétend sagement Wolfe.

TRAVAIL... ET AMOUR

Depuis trois ans, avec le contact quotidien de celle qu’il appelle affectueus­ement sa « vraie Rimouskois­e », le jeune homme a ravivé son français appris à l’école de son enfance, à Calgary. On devine aussi par leurs sourires complices qu’il y a un certain Cupidon qui dicte leur travail conjoint.

« Ils forment aussi un couple à l’extérieur de la glace, alors ce n’est pas du théâtre qu’ils font. Ils ressentent les mouvements, ils ne font pas seulement que les faire. Déjà là, on peut sentir une énergie et une complicité », nous dit Richard Gauthier, l’un de leurs entraîneur­s avec Bruno Marcotte et Sylvie Fullum.

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PHOTO AFP Une double chute de Camille Ruest dans les sauts lancés durant le programme libre, hier soir, à Laval, l’a confinée au huitième et dernier rang de la compétitio­n en couple avec son équipier, Andrew Wolfe.

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