Le Journal de Quebec

Les Raiders brisés

- Stéphane Cadorette stephane.cadorette @quebecorme­dia.com

C’était en 2016, il y a deux ans seulement. Mais peut-être qu’il ne s’agissait que d’un simple mirage… Quoi qu’il en soit, les Raiders sortaient d’un interminab­le calvaire de 14 ans. Après moult reconstruc­tions déconstrui­tes, ils se pavanaient avec un dossier de 12-4, une place en séries et des rêves glorieux. Deux ans seulement, donc, et tout est en ruines.

Le problème, ce n’est pas l’échange d’amari Cooper contre un choix de première ronde. Sur ce coup, les Raiders ont obtenu une excellente valeur pour un receveur qui est encore jeune (24 ans), mais qui ne produit pas depuis deux ans et dont certains remettent en doute les habitudes de travail.

Ce qui est si dramatique chez les Raiders, c’est que depuis l’arrivée tant saluée de Jon Gruden à la barre l’hiver dernier, la vision semble complèteme­nt floue.

À l’heure actuelle, les Raiders foncent tête première dans un mouvement jeunesse, eux qui ont accumulé cinq choix de première ronde pour les deux prochains repêchages.

Mais pourquoi dans ce cas Gruden a-til embauché des vétérans usés comme le receveur Jordy Nelson, le porteur Doug Martin et le secondeur Derrick Johnson (remercié depuis) avant la saison ?

Quant à l’échange de Khalil Mack, outre le fait d’épargner les dollars de son contrat, la décision demeure totalement incompréhe­nsible. Une reconstruc­tion peut très bien se faire autour d’un noyau central sans annihiler ce même noyau.

CARR SOUS D’AUTRES CIEUX ?

Ce travail de reconstruc­tion (ou de destructio­n, c’est selon) ne semble pas terminé. Si l’on se fie aux informatio­ns qui circulent, le maraudeur Karl Joseph, choix de premier tour en 2016, serait lui aussi sur le marché.

Et voilà que des rumeurs émanent à l’effet que le quart-arrière Derek Carr pourrait aussi être disponible. Gruden peut le nier, mais il a promis une semaine avant l’échange de Cooper que son receveur serait une « part importante de l’attaque pour le futur »…

Semble-t-il que Carr, qui n’a pas caché sa souffrance lorsqu’il a été frappé 16 fois face aux Seahawks il y a deux semaines, aurait « fracturé » le vestiaire en ne s’affichant pas comme un vrai dur qui encaisse.

Si c’est vrai, plusieurs joueurs marginaux dans ce vestiaire devraient se demander comment Carr a composé au fil du temps avec trois os fracturés dans son dos, une fracture du péroné, un doigt cassé, des côtes endolories, une commotion et quoi encore ?

Jon Gruden ne semble pas sur la même longueur d’onde que le directeur général Reggie Mckenzie, devenu un simple exécutant. L’entraîneur n’a jamais hésité à dénoncer la faible qualité du talent dont il a hérité de Mckenzie.

De l’équipe de 2016 qui a semé tant d’espoir, seuls quatre partants demeurent à l’attaque, dont trois sur une ligne offensive de plus en plus poreuse.

Au moins, le repêchage s’annonce riche pour les Raiders dans les deux prochaines années, mais encore faut-il viser juste. Et à voir le premier choix de Gruden au printemps, le bloqueur Kolton Miller, ce n’est pas rassurant.

Pour une équipe qui en est à ses derniers miles devant ses loyaux partisans d’oakland, l’actuelle direction est plutôt disgracieu­se.

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PHOTO AFP L’avenir nous dira si Jon Gruden et Derek Carr prolongero­nt leur union au-delà de la misérable saison en cours.
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