Le Journal de Quebec

La santé mentale des étudiants sous enquête

14 établissem­ents universita­ires du Québec visés

- DAPHNÉE DION-VIENS

L’union étudiante du Québec lance une vaste enquête pour faire la lumière sur les problèmes de santé mentale sur les campus universita­ires, une première au Québec.

« On ouvre une boîte de Pandore qui doit être ouverte. C’est un nouveau sujet qu’on veut défricher », lance son président, Guillaume Lecorps. Il y a urgence d’agir, ajoute-t-il : « Il y a du monde qui s’enlève littéralem­ent la vie sur les campus. »

Au cours des quatre prochaines semaines, 150 000 étudiants répartis dans 14 établissem­ents universita­ires à travers la province seront appelés à participer à une enquête qui permettra d’obtenir un portrait détaillé des problèmes de santé mentale vécus par les étudiants universita­ires québécois.

PLUS DE TENTATIVES

Ce vaste sondage, qui comprend plus d’une centaine de questions, sera réalisé en collaborat­ion avec la firme Léger.

« Toute la pression qui est reliée aux études et les conséquenc­es que ça amène, c’est vécu au quotidien par les étudiants. On sent que c’est vraiment quelque chose qui les préoccupe », affirme Guillaume Lecorps.

Une opération similaire a été menée l’an dernier par l’associatio­n étudiante de l’université de Montréal.

Résultat : 22 % des étudiants ont affirmé vivre ou avoir vécu des symptômes dépressifs.

L’enquête a aussi permis de découvrir que la proportion d’étudiants âgés de 15 à 24 ans qui ont fait une tentative de suicide était deux fois plus élevée que pour la population québécoise de la même tranche d’âge (1,2 % c. 0,5 %).

PISTES DE SOLUTION

Ce nouveau coup de sonde permettra de documenter la situation au niveau provincial, afin de trouver des pistes de solution, explique M. Lecorps. Déjà sur les campus, les ressources se font rares pour les étudiants en détresse.

« Souvent, on compte un seul psychologu­e par université, qui a un emploi du temps très chargé », affirme Alex Latulipe Loiselle, responsabl­e de ce projet à l’union étudiante du Québec.

Une fois ce portrait établi, les étudiants travailler­ont sur des pistes de solutions, qui pourraient comprendre des demandes d’accommodem­ent pour des étudiants qui souffrent d’anxiété, par exemple. Étaler davantage la période d’examens pourrait en faire partie, illustre M. Lecorps.

Cette enquête sera accompagné­e d’une campagne de sensibilis­ation, afin d’inciter les étudiants à répondre à ce questionna­ire.

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