PLUS DE 100 000 $ EN PRIMES POUR LE PATRON DU RTC
Malgré une baisse de l’achalandage depuis 2012
En plus de considérables augmentations de salaire, le directeur général du Réseau de transport de la Capitale (RTC), Alain Mercier, a reçu plus de 100000 $ en primes de rendement depuis sa nomination en 2012, a appris notre Bureau d’enquête.
Ces généreuses primes ont été versées même si le nombre d’usagers du réseau de transport n’a pas vraiment augmenté, selon les plus récentes statistiques rendues publiques.
Par exemple, en 2016, M. Mercier a eu droit à une prime de 20 000 $. Pourtant, au même moment, il venait de conclure une troisième année consécutive avec une chute du nombre de déplacements sur le RTC, enregistrant une baisse de 272 291 passages.
Joint par Le Journal, le président du RTC Rémy Normand, manifestement irrité, a rétorqué qu’il « n’y a rien à cacher dans ça » et que les conditions de salaire de son directeur général sont comparables à l’ensemble de l’industrie.
L’élu de l’équipe Labeaume a voulu justifier les 106 000 $ versés en bourses pour son direc- teur général, en assurant que M. Mercier « a répondu aux attentes qui lui sont soulignées par le conseil d’administration ».
« On peut bien parler de la stagnation du transport en commun qui a eu lieu durant trois ans. Mais malgré tout, globalement parlant, son bilan est plutôt positif. L’an passé, on a eu une légère hausse », a tenu à souligner le vice-président du comité exécutif de la Ville de Québec.
CONTRAT AVEC PRIME
Le contrat d’alain Mercier lui assure une prime annuelle de rendement d’un maximum de 10 % de la rémunération.
« La question des primes au rendement dans l’industrie du transport en commun, c’est quelque chose qui est acquis depuis longtemps. Il avait ça dans son salaire précédent. On n’a pas changé ses conditions à cet égard », a expliqué M. Normand.
Chaque année, M. Mercier doit faire face à un exercice d’évaluation. « M. Mercier a fait un bon travail », a plaidé M. Normand.
Lorsqu’il est entré en fonction en 2012, le salaire annuel d’alain Mercier était de 200 000 $. Rapidement, ses émoluments ont augmenté. Aujourd’hui, le directeur général est payé 252 500 $ par année, sans compter les fameuses primes.
« En 2017, on a procédé à un examen d’un comparable dans l’industrie […] On est arrivé avec un contrat et une offre à lui faire. Lui, s’il n’avait pas d’offres, il pouvait partir pour aller à l’extérieur », a mentionné Rémi Normand.
Si le rendement de M. Mercier est encore une fois applaudi par l’administration, le RTC pourrait lui verser cette année une prime de 25 200 $.
LES CHAUFFEURS POURRAIENT RÉAGIR
La présidente du Syndicat des employés du transport public du Québec métropolitain (SETPQM–CSN), Hélène Fortin, croit que les chauffeurs réagiront « fortement » à l’annonce de ces primes.
Elle refuse toutefois d’émettre d’autres commentaires en raison des négociations actuelles dans le cadre de la Loi 15 sur les régimes de retraite dans le secteur municipal.