Le Journal de Quebec

18 mois de prison pour avoir agressé sa fille de 3 ans

L’homme, qui est devenu femme depuis, avait obtenu des fellations

- SOPHIE CÔTÉ

Un père de famille de la région de Québec, qui a obtenu de sa fille âgée de seulement trois ans une dizaine de fellations, avant de changer de sexe, a pris le chemin de la prison pour 18 mois.

C’est une femme trentenair­e qui s’est fait passer les menottes dans cette affaire, hier, au palais de justice de Québec. Mais lorsque l’accusée a commis les crimes pour lesquels elle a plaidé coupable, elle était un homme.

La preuve a révélé qu’à l’été 2013, sur une période de deux à trois mois, la fillette de trois ans a effectué une dizaine de fellations sur son père biologique. La plus longue fellation aurait été d’une vingtaine de secondes, a-t-on précisé.

Après les événements, la trans a subi une vaginoplas­tie, pour devenir une femme.

UNE AFFIRMATIO­N QUI ÉVEILLE LES SOUPÇONS

C’est près de trois ans plus tard, lorsque la fillette a dit à sa mère : « J’aime sucer des pénis » qu’une plainte a été portée contre l’accusée. Selon ce qui a été expliqué en cour, cette dernière, qui a plaidé coupable à un chef de contacts sexuels sur sa propre fille, a rapidement avoué ses crimes aux policiers.

L’homme devenu femme éprouve des « remords sincères », mais aurait un intérêt « embryonnai­re » pour suivre une thérapie.

« Le tribunal n’adhère pas à l’argument de la défense voulant qu’en raison de sa problémati­que sexuelle, l’accusée ait commis les gestes reprochés, a souligné le juge René de la Sablonnièr­e. Les personnes qui ont ce genre de difficulté ne sont pas pour autant des abuseurs sexuels. Affirmer le contraire constitue un stéréotype qu’il faut rejeter », a-t-il affirmé.

FACTEURS AGGRAVANTS

Le juge a prononcé une peine de 18 mois, estimant que plusieurs facteurs aggravants, dont la nature et la gravité des crimes commis à l’endroit d’un enfant sous l’autorité de l’accusée, militaient pour une telle peine. « Le fait d’impliquer la bouche d’une enfant de trois ans est une circonstan­ce aggravante », a mentionné le juge.

La Couronne réclamait une peine de deux ans moins un jour, alors que la défense en souhaitait une de 60 jours en discontinu, assortie de travaux communauta­ires, pour la femme sans antécédent­s judiciaire­s.

L’accusée, dont nous taisons l’identité pour protéger l’identité de la victime, devra se soumettre à une probation de trois ans et suivre toute thérapie jugée nécessaire. Durant cette période, il lui sera interdit d’entrer en contact avec sa fille.

L’accusée trans devra respecter une série de conditions, dont prendre la médication nécessaire pour diminuer sa libido. Elle sera enregistré­e pour 20 ans au registre des délinquant­s sexuels.

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