Les problèmes des banques ne font que commencer
L’industrie financière n’a encore rien vu. L’arrivée prochaine de nouveaux joueurs issus des fintech bouleversera à jamais la façon de consommer des produits financiers des grandes banques.
« Le changement sera réel et important. Pour l’instant, il n’y a pas encore eu, dans la gestion active, des Uber, des Google, des Amazon et des Facebook. Ça va venir et il faudra s’adapter », soutient le Québécois et grand patron chez Natixis Investment Managers de France, Jean Raby.
De passage hier à Québec, devant les membres du Cercle finance du Québec à l’hôtel Plaza, M. Raby a fait valoir que ces changements étaient inévitables pour faire gagner à l’industrie de l’agilité.
« Il ne faut pas sous-estimer l’impact de la technologie, car on est vraiment à l’âge de pierre. Il y aura un nouvel entrant. Est-ce que ce sera Alibaba? Est-ce que ce sera Tencent? Chose certaine, il va se passer quelque chose », a-t-il assuré.
M. Raby, qui gère plus de 1300 milliards $ CA d’actifs à partir des bureaux de Natixis à Paris, croit que tous les maillons de la chaîne des services financiers seront touchés, dont l’expérience client, le processus d’investissement et la distribution.
« Actuellement, on remarque qu’il y a beaucoup d’inefficience, d’intermédiaires et de frais cachés. Je crois que la transparence que les législateurs veulent amener sera une bonne chose pour l’industrie », a-t-il laissé entendre.
BEAUCOUP DE BRUIT
D’après M. Raby, la fin du cycle boursier actuel n’est peut-être pas encore arrivée. « Il y a beaucoup de bruit. Les marchés sont assez résilients. Mais on n’a pas encore vu une zone géographique en contraction. Tout le monde va bien », a-t-il dit.
Le gestionnaire a toutefois reconnu que l’économie mondiale n’était pas à l’abri d’un décrochage. « Moi, je crois que si on assiste à un décrochage, ce sera une connexion de petits sujets qui vont amener à un éclatement. »
LE CANADA BIEN PERÇU
Le Québécois, qui vit en France depuis 27 ans, croit que l’image du Canada demeure très forte et bien perçue en Europe.
« Le “brand” du Canada est formidable. En Europe, les gens remarquent que les finances publiques du Canada sont en ordre. On a actuellement un premier ministre [Justin Trudeau] très progressiste. Peut-être un peu trop. J’aimerais bien que l’économie revienne au centre des priorités du Canada », a-t-il noté.