Peu de sanctions pour Objectif emploi
Le programme d’insertion à l’emploi semble marcher
Presque tous les nouveaux bénéficiaires de l’aide sociale ont accepté de participer au programme Objectif emploi, qui prévoit une hausse des prestations s’ils participent à un processus de réinsertion au travail, tandis que seulement trois personnes ont vu leur chèque amputé.
Mis en place le 1er avril dernier, le programme prévoit une bonification allant de 152 $ à 240 $ pour les prestataires qui entament des démarches de recherche d’emploi, de développement des habiletés sociales ou de développement des compétences. Pour une famille monoparentale, la hausse peut atteindre 360 $.
La bonification est importante, alors que la prestation de base pour un adulte sans contrainte est de 633 $.
À l’inverse, un nouveau demandeur qui refuse de participer au programme Objectif emploi peut voir son chèque d’aide sociale réduit d’un maximum de 224 $ après trois mois.
Cette menace de sanction avait créé un tollé parmi les groupes sociaux qui défendent les plus démunis, au moment de son annonce.
Notre Bureau parlementaire a appris que 2873 nouveaux demandeurs avaient accepté de participer au programme en date d’août dernier, tandis que seulement 162 personnes n’y étaient pas admissibles.
De plus, seulement trois bénéficiaires admissibles avaient été sanctionnés après un premier manquement, voyant leur chèque amputé de 152 $.
DÉBUTS ENCOURAGEANTS
« C’est une démarche qui vise à intégrer le plus grand nombre de personnes possibles en emploi. Avec des chiffres comme ceux-là, ça semble fonctionner », souligne le porte-parole du ministère du Travail, de l’emploi et de la Solidarité sociale, Vincent Breton.
De son côté, le porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté se dit « un peu surpris » de ces données, puisqu’il s’attendait « à un taux de non-participation un peu plus élevé ». « Parce que, dans le passé, les approches punitives n’ont pas nécessairement été efficaces », dit Serge Petitclerc.
Mais il doute de l’effet bénéfique du programme à long terme. Puisque les pénalités sont importantes, il est possible que les gens « fassent un peu n’importe quoi » pour éviter de voir leurs prestations amputées. « J’attendrais avant de crier victoire », dit Serge Petitclerc.