Le Journal de Quebec

Peu de sanctions pour Objectif emploi

Le programme d’insertion à l’emploi semble marcher

- PATRICK BELLEROSE

Presque tous les nouveaux bénéficiai­res de l’aide sociale ont accepté de participer au programme Objectif emploi, qui prévoit une hausse des prestation­s s’ils participen­t à un processus de réinsertio­n au travail, tandis que seulement trois personnes ont vu leur chèque amputé.

Mis en place le 1er avril dernier, le programme prévoit une bonificati­on allant de 152 $ à 240 $ pour les prestatair­es qui entament des démarches de recherche d’emploi, de développem­ent des habiletés sociales ou de développem­ent des compétence­s. Pour une famille monoparent­ale, la hausse peut atteindre 360 $.

La bonificati­on est importante, alors que la prestation de base pour un adulte sans contrainte est de 633 $.

À l’inverse, un nouveau demandeur qui refuse de participer au programme Objectif emploi peut voir son chèque d’aide sociale réduit d’un maximum de 224 $ après trois mois.

Cette menace de sanction avait créé un tollé parmi les groupes sociaux qui défendent les plus démunis, au moment de son annonce.

Notre Bureau parlementa­ire a appris que 2873 nouveaux demandeurs avaient accepté de participer au programme en date d’août dernier, tandis que seulement 162 personnes n’y étaient pas admissible­s.

De plus, seulement trois bénéficiai­res admissible­s avaient été sanctionné­s après un premier manquement, voyant leur chèque amputé de 152 $.

DÉBUTS ENCOURAGEA­NTS

« C’est une démarche qui vise à intégrer le plus grand nombre de personnes possibles en emploi. Avec des chiffres comme ceux-là, ça semble fonctionne­r », souligne le porte-parole du ministère du Travail, de l’emploi et de la Solidarité sociale, Vincent Breton.

De son côté, le porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté se dit « un peu surpris » de ces données, puisqu’il s’attendait « à un taux de non-participat­ion un peu plus élevé ». « Parce que, dans le passé, les approches punitives n’ont pas nécessaire­ment été efficaces », dit Serge Petitclerc.

Mais il doute de l’effet bénéfique du programme à long terme. Puisque les pénalités sont importante­s, il est possible que les gens « fassent un peu n’importe quoi » pour éviter de voir leurs prestation­s amputées. « J’attendrais avant de crier victoire », dit Serge Petitclerc.

Newspapers in French

Newspapers from Canada