La policière Morin du SPVQ est acquittée
Elle était accusée de conduite dangereuse ayant causé la mort d’un motocycliste
La policière du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) Isabelle Morin, qui était accusée de conduite dangereuse ayant causé la mort du motocycliste Jessy Drolet le soir du 10 septembre 2015 sur l’autoroute Laurentienne, a été acquittée.
Si la policière de 47 ans a poussé un énorme soupir de soulagement en éclatant en sanglots lorsque le juge Pierre-l. Rousseau a prononcé le verdict, hier, la mère de la victime a été replongée dans de douloureuses émotions.
« J’ai eu un autre coup de masse sur la tête, c’est un deuxième deuil que j’ai eu ce matin », a confié Marlène Drolet, qui nageait en pleine incompréhension, hier, lorsque Le Journal l’a jointe.
Le juge a retenu les expertises de la défense pour conclure que l’accusée avait « une visibilité globale nécessaire » pour effectuer la manoeuvre de virage à gauche qui a mené à la collision. Il a aussi retenu les conclusions de la défense selon lesquelles le motocycliste roulait au moins à 134 km/h.
Ce soir-là, la policière qui circulait en direction nord a effectué un virage à gauche dans une zone de travaux sur l’autoroute Laurentienne, en passant entre deux cônes, pour s’engager dans la sortie George-muir.
En effectuant sa manoeuvre après avoir actionné ses gyrophares, elle a coupé le chemin du motocycliste de 38 ans qui roulait en direction sud. Elle ne l’a jamais vu arriver. L’impact a été inévitable et Jessy Drolet est mort sur le coup.
« INUSITÉE, MAIS PAS ILLÉGALE »
Selon le magistrat, la manoeuvre était « inusitée et inhabituelle », mais « pas illégale ». Il conclut que « la conduite de l’accusée ne constitue pas une conduite dangereuse et que cette conduite n’est pas celle d’un esprit blâmable ni encore moins ne constitue un écart marqué par rapport à la norme de diligence que respecterait un policier raisonnable en pareilles circonstances », a-t-il écrit.
« Il s’agit d’un malheureux accident qui a eu pour conséquence désastreuse d’entraîner la mort de monsieur Jessy Drolet », estime le juge Rousseau.
Ce dernier n’a par ailleurs pas été tendre envers le travail des reconstitutionnistes de la Sûreté du Québec.
« Les expertises déposées par la poursuite n’ont pas ces caractéristiques de profondeur, de minutie, de rigueur et elles ne découlent pas d’un examen complet et objectif », a écrit le juge. Le travail de l’expert de la défense « est de loin beaucoup plus pointu, mieux documenté », souligne-t-il.
« L’ACCUSÉE N’A PAS ENFREINT LA LOI. AUCUNE PANCARTE DE SIGNALISATION N’INTERDISAIT TELLE MANOEUVRE » « LE TRIBUNAL A ÉCOUTÉ ATTENTIVEMENT L’ACCUSÉE ET CONSIDÈRE SES EXPLICATIONS COMME VRAISEMBLABLES » « L’EXPERT GRANDBOIS [DE LA DÉFENSE] N’A PAS TRAVAILLÉ EN VASE CLOS COMME L’ONT FAIT CEUX DE LA POURSUITE » – Extraits de la décision écrite du juge Pierre-l. Rousseau, de la Cour du Québec